A Jour-4, le réveil s’avère brutal. Nous nous demandions depuis longtemps « Y a-t-il une pilote dans l’avion ? » tant celui qui tenait le manche à balai fit tanguer l’appareil de l’avion France. Le film n’avait rien de comique. La foudre frappa en de moult occasions la carlingue. Faute des réparations nécessaires, elle n’était plus étanche mais seuls les passagers de seconde classe manquèrent d’oxygène, celui-ci étant réservé aux quelques passagers très fortunés voyageant en première classe.
Nicolas Sarkozy va brutalement se réveiller d’un « long sommeil dogmatique » qui ne doit absolument rien à Kant mais beaucoup à l’idéologie ultralibérale - n’avait-il pas en 2007 affirmé qu’il serait le Thatcher français ? Conforté par une armada de conseillers qui ne cessèrent d’entretenir ses chimères et lubies, lui masquant en permanence la réalité de la situation du pays et l’exaspération croissante de la majeure partie des Français. Entre « France Potemkine » et tel Rousseau il laissera sans doute ses « Rêveries du promeneur solitaire » inachevées alors qu’il mit depuis 2009 toute son énergie, celle du gouvernement et des parlementaires de l’UMP à les prolonger : « Encore 5 ans, monsieur le bourreau ». Rien n’y fit : tilt et overgame.
Il partage de surcroît avec l’auteur du « Contrat social » - un comble pour Nicolas Sarkozy qui mit tant d’acharnement et de haine contre les salauds de pauvres qualifiés d’assistés à ne point vouloir laisser pierre sur pierre sur « les chantiers de la démolition sociale » l’insigne ressemblance de présenter des troubles mentaux manifestes. « Jean-Jacques » fut en effet à la fin de sa vie atteint pour le moins d’une paranoïa totalement délirante et vraisemblablement schizophrénique.
Je ne sais si vous l’aurez remarqué mais à l’instar des fous, pour Nicolas Sarkozy tout le monde est fou - principalement les soignants qui préconisent les traitements adéquats - sauf lui.
Troublante ressemblance également avec la mésaventure survenue en pleine nuit le 13 janvier à un pilote d’Air Canada lors d’un vol reliant Toronto à Zurich, à mi-chemin au dessus de l’Atlantique alors que l’avion était sur pilote automatique : endormi il fait plonger son Boeing (Europe 1, le 17 avril 2012). En fait victime de "l’inertie du sommeil" et « donc probablement confus et désorienté » ce copilote avait d’abord pris la planète Vénus pour un autre avion, avant d’imaginer qu’un avions de l’armée américaine - pourtant visible à l’œil nu - plongeait vers lui alors que le rapport du Bureau de la sécurité des transports du Canada indique que cet appareil volait à mille pieds au-dessous, ne présentant aucun danger.
Contre la réalité des sondages portant sur les intentions de vote Nicolas Sarkozy délire de même façon depuis au moins novembre 2011 quand il anticipait un salvateur croisement des courbes pour mars 2012. Tout au plus grappilla-t-il de façon totalement éphémère quelques points à quelques occasions dont l’annonce officielle de sa candidature. Il crut ce Nirvana atteint quand François Hollande décrocha quelque peu - environ 1,5 points - à partir du 21 mars 2012 et encore, s’agissait-il essentiellement du seul sondage quotidien de l’Ifop pour le premier tour, François Hollande devançant constamment le candidat-président au second tour avec des écarts significatifs quels que fussent les instituts de sondage.
Nicolas Sarkozy est comme un parieur presque totalement décavé et qui continue néanmoins de croire qu’il pourra "se refaire" en misant selon la "martingale" gagnante des jours fastes. Or, s’il avait quelque peu de jugeotte et un tant soit peu de culture, il saurait que l’eau qui coule n’est jamais la même et que - selon Héraclite - « l’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ». En conséquence de quoi, il a perdu pied et se trouve vraisemblablement sur le point de boire la tasse, sinon de couler à pic.
Le fameux « Capitaine de tempête » chanté par ses thuriféraires - et lui-même se présentant en « Cap’tain Courage » ayant prétendument conduit courageusement le bateau France à travers les écueils des crises financières - recherche vainement des bouées de sauvetage pour échapper au sort quasi inéluctable du Titanic.
Las ! Il aura beau multiplier les "coups" - ce qui constitue sa seule politique - les promesses (jamais tenues mais recyclées au moins deux ou trois fois), les effets d’annonce, et nombre de mesures aussi révolutionnaires que déjà existantes… Se poser en sauveur de l’industrie mais avec des solutions qui à l’évidence ne seront pas pérennes car les repreneurs sollicités se désengageront le plus tôt possible.
Dernier épisode en date : il s’enorgueillit d’avoir trouvé une solution pour la Fonderie du Poitou. Tu parles : ce devrait être Renault - « qui relocaliserait ses activités parties en Bulgarie et au Royaume-Uni » lis-je sur La Croix Un industriel lyonnais au chevet des Fonderies du Poitou (17 avril 2012). Malgré l’optimisme de Nicolas SarKozy « la maison est sauvée » les salariés sont sceptiques quant à l’avenir à long terme. Outre que seuls 392 emplois sur 455 seraient sauvés, les carnets de commande sont sans doute « garantis jusqu’en 2015 » ils anticipent la suite des événements : « dans trois ans on remet ça »…
Air connu : dès que les aides cessent les repreneurs s’évaporent. D’autant que comme à la raffinerie de Pétroplus - Shell qui l’avait vendue à l’acquéreur aujourd’hui en liquidation judiciaire, lequel a bien tout pompé… c’est le cas de le dire ! vient à son secours pour… 6 mois - la fonderie du Poitou appartenait à Renault qui l’a cédée à Montupet qui aujourd’hui veut la fermer… c’est beau comme la mondialisation !
Ne rêvons pas : se débarrasser de Nicolas Sarkozy est l’objectif majeur. Il aura fait trop de mal à la France et à la quasi majorité des Français. Sa réélection serait une calamité nationale. Mais ce qui (nous) attend François Hollande n’aura rien d’une partie de plaisir. Il en est bien évidemment conscient. Le plus grand réalisme et la prudence s’imposent.
D’autant que l’on peut compter sur les financiers, le COUAC-40 et Merkel - via la place financière de Francfort - c’est ça la « France-forte » de Sarkozy - pour bien lui savonner la planche. J’y reviendrais parce que c’est proprement monstrueux.