Sans être aussi riche et diversifiée que celles d'American Express, la plate-forme que s'apprête à déployer MasterCard se positionne d'emblée (sur le papier) au niveau des ténors du genre, avec, par exemple, dès le premier jour, une large palette de commerçants, petits et grands, ou encore une capacité de ciblage géolocalisée... Il faut voir là le résultat du choix de s'associer à un spécialiste, "LocalOffer Network", startup pionnière de la "syndication" d'offres de réduction, qui n'est, de plus, présentée que comme la première d'une liste qui pourrait s'allonger à l'avenir.
Le démarrage effectif des "MasterCard Offers Services" n'est prévu que d'ici la fin juin et les détails sur son fonctionnement restent pour l'instant limités. Le principe retenu semble être similaire au modèle de Groupon, le leader actuel du domaine, reposant sur l'envoi d'une offre quotidienne (daily deal) aux consommateurs, en fonction de leur localisation et, peut-on supposer, de leurs centres d'intérêt. En revanche, aucune indication n'est donnée sur la nature des coupons, et, en particulier, s'ils seront dématérialisés (comme ceux d'American Express) ou non.
Le mouvement général des réseaux de paiement vers de nouvelles approches des offres promotionnelles ne doit pas être une surprise : entre la vogue actuelle des plates-formes de coupons de réduction en tout genre et la pression sur les coûts que subissent tous les acteurs des paiements, elle sont perçues, dans une certaine mesure, comme un relais de croissance plus ou moins critique pour le secteur.
La particularité de cette initiative de MasterCard, comme auparavant celle, plus limitée, de Visa, est la volonté affichée d'impliquer les émetteurs de cartes, dont les banques, dans le développement de ces nouveaux services destinés aux consommateurs et aux marchands. Là également, les conditions de cette participation ne sont cependant pas précisées.
Mais une question se pose tout de même dans ce modèle : quelle valeur apporte le réseau (qu'il s'agisse de MasterCard ou de Visa) qui ne soit pas directement à la portée d'une banque, surtout lorsqu'il existe des plates-formes d'agrégation telles que LocalOffer ? Est-ce seulement la capacité à mettre en place la solution sans qu'elles aient à produire le moindre effort ? Les bénéfices potentiels mériteraient pourtant probablement d'approfondir la réflexion sur des déploiements internes et autonomes...