PRESSE. Lorraine Lévy répond aux questions de Marie-Elisabeth Rouchy au sujet de son film ‘Le Fils de l’autre‘.
Israël – Palestine: le cinéma fait un rêve
TéléObs. – Vous montrez presque physiquement le désarroi dans lequel chacun des deux jeunes gens se retrouve.
Lorraine Lévy – Comment fait-on lorsque, du jour au lendemain, on vous retire votre identité en vous donnant celle de celui qui représentait jusqu’alors l’autre dans toute sa différence ? J’ai filmé le processus qui consiste à comprendre celui qu’on rejetait. Comprendre : étymologiquement, prendre avec soi. Chacun des personnages du film, enfants et parents, est dans la nécessité de prendre l’autre avec lui. Ce film, pour moi, c’est un mille-feuille d’émotions.
TéléObs. – Elevé en Israël, Joseph, l’un des garçons (Jules Sitruk), comprend – assez brutalement – qu’il n’appartient plus à la confession juive bien qu’il ait été élevé dans cette religion et qu’il la pratique.
- Oui. Il évoque une cohabitation incroyable ; très douloureuse.
TéléObs. – Yacine, élevé en Palestine, est plus pragmatique.
- Il fait des études de médecine à l’étranger. Il est plus mûr et se projette déjà dans l’avenir. Joseph est plus enfantin. Mais on sent que ces deux garçons vont trouver leur route. Ni l’un ni l’autre ne sont enfermés dans un rétrécissement de l’histoire. Dans cette région du monde, la jeunesse est étonnamment vivante ; pleine d’ardeur et d’envies.
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