L'abbaye de Gellone à Saint Guilhem le Désert : l'abbaye de Gellone est une abbaye bénédictine fondée en 804 par Guillaume de Gellone (Guilhèm en langue d'oc). Sa fondation s'inscrit dans un contexte de reconquête de l'Occitanie, sous l'impulsion de Benoît d'Aniane et de Guilhem comte de Toulouse, aux VIII et IX° siècles. Elle restera sous l'autorité d'Aniane jusqu'au début du X° siècle et devient une étape importante sur le « chemin d'Arles », l'un des itinéraires vers Saint-Jacques de Compostelle. Reconstruite au début du XI° siècle, l'abbatiale et le cloître sont représentatifs du « premier art roman méridional ». A son apogée, elle comptait une centaine de moines. Le XV° siècle marque le début d'un déclin tristement banal : pillage pendant les Guerres de Religion, vente comme bien national à la Révolution, reconversion en filature et tannerie, utilisation comme carrière de pierres. Au XIX° siècle, des restaurations sont entreprises, donnant un nouveau souffle aux bâtiments.Quelques éléments d'architecture : Porche du XII° siècle. Clocher du XV° siècle. Nef imposante, 18 mètres de haut pour 6 mètres de large, composée de quatre travées avec arcs doubleaux soutenus de pilastres. Nef et collatéraux voutés en berceau en plein-cintre, avec arcs de décharge sur les murs latéraux. Abside percée de 18 niches à l'extérieur.
Le cloître, partiellement démantelé, ne possède plus que deux galeries. Il comportait à l'origine un étage daté de la fin du XII° siècle. La galerie nord est percée par une série d'arcades géminées, en plein cintre, reposant sur une colonnette centrale.
Peintures murales, rares mais présentes dans le cloître.
L'autel de Guilhem, ayant échappé aux destructions, est constitué de marbres blanc et noir, incrustés de verre. Le panneau de gauche représente le Christ en majesté dans une mandorle, entouré des symboles des évangélistes. Le panneau de droite représente le Christ en croix, entouré de la Vierge et de Saint-Jean. À droite et à gauche de la croix, le soleil et la lune. Au bas de la croix, des morts sortent de leur tombeau.Le prieuré de Saint Michel de Grandmont : l'Ordre de Grandmont est un ordre monastique catholique originaire du Limousin, fondé au XI° siècle sous l'influence de communautés de réforme qui obéïssent strictement à la réforme grégorienne : ordre des Chartreux (Saint Bruno) et abbaye de Cîteaux (Robert de Molesmes). Le prieuré, fondé à la fin du XII° siècle, est l'un des plus beaux spécimens de l'architecture grandmontaine : église à nef en berceau brisé, chevet en cul-de-four éclairé par un triplet.
Quelques éléments d'architecture : Cloître du XIII° siècle de proportion modeste, sobre. Galeries séparées du préau par un mur-bahut portant des piliers rectangulaires. Arcs géminés en plein cintre reposant sur des piles rectangulaires ou de courtes colonnettes jumelées et surmontées de chapiteaux doubles à large tailloir commun. Cloître à l'origine non vouté mais couvert d'une charpente prenant sur trois arcs diaphragmes, postérieurement paré de voûtes sur croisées d'ogives toriques séparées par des arcs doubleaux.
Décoration des chapiteaux.
Salle des chevaliers du XIII° siècle abritant le cellier, deux couloirs débouchant sur le cloître et la salle des hôtes. Couverte d'une voûte en croisée d'ogives retombant sur le sol, surmontée à l'étage du logis des hôtes.
Eglise de style roman tardif (fin du XII° siècle) à nef voûtée en berceau brisé marqué par un cordon mouluré en quart de rond, pignon occidental percé d'une fenêtre à large embrasure intérieure, sanctuaire plus large que la nef, composé d'une partie droite prolongée d'une abside semi-circulaire avec voûte en cul-de-four. Luminosité assurée par trois hautes fenêtres situées dans le chevet.Salle capitulaireréunie au XIX° siècle à la salle de travail. A l'origine carrée, voûtée avec une croisée d'ogives toriques partant du sol et éclairée au levant par deux fenêtres à fort embrasement intérieur, grand arc de décharge à trois arcades en plein cintre prenant appui sur deux groupes de trois colonnettes, chapiteaux romans de forme cubique ou à corbeille évasées. Salle des moines composées de deux travées voûtées de croisées d'ogives toriques, se prolongeant par une salle voûtée en demi-berceau s'ouvrant sur les champs. L'abbaye de Valmagne : fondée en 1138 par Raymond Trencavel, Vicomte de Béziers, l'abbaye bénédictine de Valmagne se rattache à l'ordre cistercien (règle de Saint Bernard). Elle connaîtra un développement jusqu'au XIV° siècle, marqué par la construction d'une nouvelle église en 1257 et d'un cloître au XIV° siècle, de style gothique classique. Guerre de Cent ans, Peste noire et Guerres de Religions et Révolution scelleront son déclin : fuite des moines, saccages, confiscation comme bien national.
Quelques éléments d'architecture : Façade principale précédée par un narthex encadré de deux puissantes tours de défense, narthex constitué de trois travées séparées par des arcs à doubleaux chanfreinés, chapiteaux et culots de l'archivolte décorés, en contradiction avec la règle cistercienne. L'église : église à trois nefs et sept travées se terminant, après la croisée du transept, en un presbytérium et un déambulatoire ouvert sur neuf chapelles, dont sept rayonnantes. Impression de profondeur donnée par des artifices architecturaux tels que piliers en amande, rétrécissement entre les piles du chœur et arcs se brisant vers la partie centrale. Décoration minimaliste : clés de voûte des croisées d'ogives, éléments végétaux sur les chapiteaux des piliers. Clocher mur à trois ouvertures rappelant les "triplets cisterciens".Le cloître : cloître du XIV° siècle fermé par cinq grandes arches séparées par des contreforts, arches divisés en quatre arcs surmontés d'un oculus. Sacristie surmontée d'une voûte romane. Porte en plein cintre portant une décoration en dents de scie. Décor au répertoire varié : trilobes, feuilles, anneaux.
Lavabo ceint par une clôture octogonale de trois arcs reposant sur des colonnettes jumelées, avec, au centre, une fontaine alimentée par la source de Diane, déversant son eau (vers un bassin octogonal) par quatre têtes de griffons.
La salle capitulaire du XII° siècle accessible depuis le cloître par un portail flanqué de fenêtres doubles, supportées par des colonnettes et des chapiteaux décorés. Nef unique, sans piliers, à voûte surbaissée en anse de panier. Au fond, fenêtre à trois ouvertures : le "triplet cistercien" en souvenir de la trinité. Fragments du jubé, mutilé lors des guerres de religion, réinstallés sur les bancs.
Terminons la visite par quelques fleurs .... . Bruno