Asustek Computers diminuera ses commandes de carte mère à Pegatron à partir de la mi-2012 jusqu’à cessation complète du partenariat commercial d’ici à la fin de l’année.
Loin de partager le regard que porte la presse spécialisée sur la décision d’Asustek de donner à Pegatron une indépendance totale et salutaire, nous restons étonnés de constater la vitesse à laquelle les évènements se sont enchaînés :
De la « recommandation » à l’exécution
En février dernier, nous faisions état de la volonté d’Apple que son partenaire Pegatron cesse de fabriquer les châssis des ultrabooks d’Asus. Brandissant par ailleurs la menace de mettre un terme à ses propres contrats de commande d’iPhone mais aussi d’iPad. Les rumeurs actuelles sur un iPad mini (dont Pegatron est censé assurer une partie de la production) ne font d’ailleurs que confirmer l’hypothèse du chantage opéré par Cupertino vis à vis de l’ancienne filiale d’Asus.
Une stratégie à court terme pour Asus…
Le 29 Mars, nous apprenons qu’Asus a décidé de revendre l’intégralité de ses parts de la société Pegatron. Le volet financier de cette transaction aurait très bien pu mettre un terme à d’éventuelles spéculations or il n’en est rien : Une transaction valorisée au maximum 128 millions de dollars soit l’équivalent d’un trimestre de bénéfices net ne parvient pas selon nous à justifier les indicateurs suivants :
Avec une hausse des ventes de PC de l’ordre de 26% et parallèlement une baisse des ventes de netbook à hauteur de 18,3%, il devient compliquer de justifier la cessation d’échanges commerciaux entre ces deux sociétés lorsqu’on sait à quel point Asus compte sur sa gamme Zenbook sur le marché PC grand public. Car d’ici à la fin de l’année, Le numéro quatre mondial sera dans l’obligation de trouver un nouveau partenaire pour la conception de ses ultrabooks notamment avec l’arrivée des processeurs Ivy Bridge.
Pegatron possède une certaine culture des activités d’Asus et le premier emploie d’ailleurs des designers en provenance du second. Pegatron jusqu’à présent représentait le partenaire naturel d’Asus et le fait qu’en moins d’un an les deux sociétés passent de « partenaire privilégié » à « deux parfaits inconnus qui n’ont rien à faire ensemble » est légitimement suspect.
…Aux conséquences éventuelles sur le long terme
En définitive, c’est le jeu de l’offre et de la demande à un niveau fournisseur, jusqu’ici rien de plus « normal » donc. En revanche et c’est là où nous focalisons toute notre attention; Ce changement de stratégie aussi soudain ne risque t-il pas de mettre en péril les activités d’Asus ?. Etait-ce une décision réfléchie en amont ou dictée par des impératifs extérieurs (par exemple d’éventuelles pressions) ?