Le Conseil de sécurité vient enfin d'adopter une première résolution plus d'un an après le début de la brutale répression qui sévit en Syrie. Si je me réjouis de cette première décision unanime du Conseil de sécurité, mes pensées vont aujourd'hui aux milliers de victimes des atrocités commises par le régime de Damas, en particulier aux plus vulnérables d'entre elles, aux enfants de Syrie tombés sous les balles d'un régime sanguinaire. Autant de drames, autant de deuils qui auraient pu être évités, si la communauté internationale avait su réagir à temps.
L'adoption de la résolution 2042 est un premier pas positif vers un début de règlement de la crise syrienne. Elle autorise le déploiement d'une mission légère d'observateurs et rappelle le gouvernement syrien à ses engagements. C'est désormais sous le regard de la communauté internationale, sur le terrain, que les autorités syriennes vont devoir démontrer de manière indiscutable leur volonté de se conformer enfin à leurs obligations internationales.
La résolution 2042 ne saurait néanmoins rester sans suite et le Conseil de sécurité doit dès maintenant s'employer à consolider cet acquis en préparant le déploiement d'une mission au mandat plus ambitieux, capable d'accompagner la Syrie vers la paix, l'entente nationale et la démocratie.
Les soldats, les milices, les nervis et leurs armes doivent retourner dans leurs casernes. Le plan Annan doit être mis en œuvre sans délai. Il est en crucial qu'un accès humanitaire soit ouvert immédiatement aux populations frappées par la violence. Les médias internationaux doivent être autorisés à pénétrer sans entraves sur le territoire syrien.
Si cette avancée ne s'avérait être qu'un écran de fumée, si elle devait se traduire par de nouvelles dérobades, par de nouvelles injures à la communauté internationale, le Conseil de sécurité devrait assumer pleinement ses responsabilités en sanctionnant sévèrement les responsables des massacres.