Les petits candidats, quand ils ne sont pas trop folkloriques en nous promettant la planète Mars, sont utiles pour apporter des angles nouveaux et titiller la pensée dominante. Ils sont aussi utiles pour mettre les pieds dans le plat… et parfois dans le PAF…
Ce fut le cas vendredi soir avec Nicolas Dupont-Aignan qui a pris de front la fine (?) équipe du Grand Journal de Canal +, Denisot, Apathie et Massenet… en leur demandant leur salaire !
Gros malaise sur le plateau. Denisot est décontenancé, Massenet fait une tête mi-rigolarde mi-hautaine et Apathie se fâche tout rouge. Et bien sûr, les accusations caricaturales fusent :
“vous vous Mélenchonisez”, “vous faites du populisme”.
Ils n’ont rien dit bien sûr. Massenet serait à 25 000 € par mois, Denisot à 100 000 € et Apathie entre les deux… Les salaires du Grand journal sont sans nul doute en proportion des recettes publicitaires que cette émission populaire engendre. Car sur Canal + aussi, on gère du “temps de cerveau disponible” même si c’est en version bobo.
Mais ce qui a sans doute fait sortir Dupont-Aignan de ses gonds ce n’est pas seulement ces salaires “extravagants”, c’est aussi la posture suffisante et moralisatrice de ces chroniqueurs qui,
tels M. Jourdain, font de la politique sans le savoir. En tous cas sans l’assumer. Car dans la façon de questionner ou de recevoir les candidats, ils font, qu’ils le veuillent ou non, passer des messages.
Leur réaction outragée par ce crime de lèse-majesté d’un petit candidat – qui n’a rien à perdre… – me fait penser à ce que l’on appelait dans l’Ancien Régime la “morgue des grands”…
Regardez c’est vivifiant :