Certains films se créent sans idées préconçues. NANA était au départ un court métrage, et finalement s’est mué en long de courte durée (1h08) pour une odyssée à taille d’enfant en forêt. Un film pour autant pas si anodin, rempli d’une fraîcheur et d’une innocence qui fait du bien.
NANA, c’est une histoire et pas une histoire. C’est une promenade tranquille, au rythme d’une enfant pour quelques heures passée en sa compagnie. Une fenêtre ouverte sur son monde, alors que tout environnement moderne est effacée. Laissée seule en pleine forêt, on la voit jouer, s’organiser, reprendre à son compte toutes les petites habitudes de vie qu’elle a assimilé. NANA, c’est elle, ce petit bout de femme d’à peine quelques années, pleine de vie et d’insouciance. Une absence de temporalité assez salvatrice, une bouffée d’air frais, presque printanier.
Retour aux sources, mais aussi vrai liberté de ton, NANA s’est donc construit sans réelle contrainte, autour de son sujet (la très jeune actrice ne s’encombre pas d’une interprétation, mais est réellement elle-même). Passé par le jeu obligatoire du montage, NANA reste assez habile pour nous raconter une histoire douce et sans heurts, loin du tumulte du monde adulte. On en prend plein la tête, et c’est tant mieux.