Dans quelques jours, la France tournera la page de 10 ans de sarkozisme.
Aucun sondage n'annonce la victoire de Nicolas Sarkozy. François Hollande devrait le remplacer.
Les raisons de sa probable victoire sont les suivantes :
- la timidité des 60 mesures qui s'inscrit dans le cadre de l'Union européenne néolibérale donne au candidat socialiste une dimension de gestionnaire compétent qui attire un électorat centriste conservateur, sans pour autant annihiler la fidélité de la frange la plus à gauche de son électorat traditionnel, rassurant à l'occasion cette dernière en sortant de son chapeau la taxation à 75 %.
- la souffrance populaire. Le peuple souffre. Le pouvoir d'achat est en chute libre. Les perspectives d'avenir sont sombres. Les services publics tels que l'éducation ou l'hôpital sont en ruines. Tous ces éléments dont François le Batave a habituellement joué, plombent un candidat-président Sarkozy dont le style, le comportement, les boniments et le bilan sont l'objet d'une véritable détestation.
- la complaisance des médias dominants. A la différence des autres candidats de gauche à cette élection et de S. Royal en 2007, F. Hollande n'a pas souffert du mépris et des railleries du petit monde politico-médiatique. Même la presse de droite l'a servi en créant l'illusion d'un véritable clivage entre son projet politique et celui de Sarkozy. Le candidat socialiste bénéficie quasiment de la bienveillance d'un système médiatique lassé par la sarkozie.
Par ailleurs, il faut ajouter l'enfumage politique qui émane de l'antisarkozisme.
En effet, l'antisarkozisme est un épais rideau de fumée qui cache les turpitudes de la social-démocratie : bien des orientations et des décisions, qui résultent de simples transpositions de directives européennes sont exclusivement portées au crédit du président Sarkozy alors que le parti socialiste partage la responsabilité de leur application.
Aussi, en tournant la page du sarkozisme et en élisant F. Hollande, le peuple s'apercevra vite qu'il n'a changé que le personnel à la tête des plus hautes institutions publiques.
A suivre...