Comme partout dans le monde, il est difficile pour les ethnies de concilier modernité et respect des traditions, les Phnongs n'échappent pas à cette règle.
Il y a 10 ans, les Phnongs ne parlaient pas ou très peu le khmer, depuis l'école, le flux migratoire, la langue Phnong va disparaître, les histoires, les légendes avec.
Des rites ancestraux régissent leur vie. Environ 13 groupes vivent entre le Ratana kiri et le Mondol Kiri. Ils sont animiste, pensent que les esprits, génies habitent les végétaux et les minéraux.
Croyance incompatible avec l'arrivée des grandes compagnies venues couper les arbres d'essences précieuses, chercher les minéraux, planter les pins ou les hévéas.
Malheureusement les rites religieux, aujourd'hui, appauvrissent une population vivant déjà dans une situation précaire.
Il faut 4 fêtes pour marier un couple d'éléphant, chaque fête coûte plus cher que le mariage d'humains. Sans cela pas d'éléphanteau.
Le sacrifice d'un buffle au moment de la récolte du riz, le déplacement du hameau à la suite d'un décès pour conjurer le mauvais sort, etc.
Ils n'ont pas d'actes de propriété et donc il est très facile de s'approprier leur terre. Les chefs de village, conseillé par les anciens, essayent de faire valoir leur droit sur les terres.
Mais une fois vendu, le seul bien qu'ils avaient, les 700 dollars en poche, la télévision, le lecteur DVD, ils ne leur restent plus rien.
Ni terre pour cultiver, ni terre à transmettre à leur enfant, ni bien en cas de coup dur.
Difficile de leur faire penser au lendemain, difficile de leur dire que nous vivons avec la télé, les téléphones portables, de jolis motos et que eux ils doivent penser à demain, dans un an, dans 5 ans ...
Finalement nous connaissons ce type de phénomène dans nos sociétés. Beaucoup vont choisir l'apparence à court terme plutôt que d'avoir, pour eux et leur famille une vision à long terme, pensez à l'avenir lorsque vous pouvez obtenir une somme jamais espérée, fait tourner les têtes.
Ce que je commence à percevoir en vivant au Cambodge et particulièrement à Siem Reap, ville qui explose grâce, à cause du tourisme, il est préférable pour ces familles de rester vivre dans leur province, plutôt que d'essayer de tenter leur chance en ville.
L'arrivée en ville est un désastre pour eux, l'explosion de la famille, tous les travers de la ville, alcool, drogue, prostitution
Il passe d'un statut de pauvre à rien, et parfois moins que rien. Pas de toit, pas de travail, une survie presque impossible
Travailler dans les hôtels ou les restaurants, impliquent un minimum de compétences pour les postes précaires, pour les autres, il faudra parler au minimum l'anglais et souvent une troisième langue, japonais, coréen, français ...
Travailler chez les expats, femme de ménage, cuisinière, jardinier, impliquent que vous sachiez comment fonctionnent des toilettes et que vous sachiez tirer la chasse d'eau, allumer l'électricité, cuire autre chose que le riz ou le manioc ... à moins que quelqu'un vous fasse confiance, vous montre, vous apprenne
Le Mondol Kiri n'échappe pas à l'aide lié au conversion, devenez catholique et tout s'arrange pour vous. Comme cadeau de bienvenue, un sac de riz et quelques riels.
Les mormons offrent casserole, bassine etc. Les protestants visent une amélioration de la qualité de vie de leur nouveau venu avec l'abandon des sacrifices d'animaux.
Je ne juge pas, je me demande dans 10 ans lorsque les familles, les groupes se déchireront car les uns seront restés animiste, leur autres devenus catholique, mormon ou protestant
Peut être qu'il faut mettre en place dans cette région, un tourisme différent, beaucoup de français et d'anglais aiment à marcher, monter à dos d'éléphant pour entrer un peu plus profond dans la forêt, s'installer pour la nuit, se baigner dans les cascades
Il y a des possibilités pour permettre aux Phnongs de rester vivre sur leur terre, de profiter d'un tourisme différent, plus humain, plus juste
Le sort des ethnies, des cambodgiens en général dépend beaucoup de l'étranger, il n'y a pas ou presque pas de cadres cambodgiens.
Il est important de s'impliquer dans l'éducation des enfants mais pas seulement jusqu'au bac, il faut aller au delà.
Il est important de leur permettre d'aller à l'université, il est indispensable de trouver des parrains qui acceptent de financer pour 4 ou 5 ans les 500 ou 600 dollars par an nécessaire à cette scolarité.
Dans le même sens, je pense qu'il est essentiel pour le Cambodge que les enfants soient élevés au Cambodge même dans des orphelinats. Pour permettre aux enfants d'être élevés dans de bonne condition il suffit de devenir l'un des nombreux parrains qui financent les orphelinats.
Il est possible aussi lors d'un séjour dans le royaume, de passer voir si ils ont besoin, de draps, dentifrices, cahiers et d'aller les acheter pour quelques dollars au marché.
Il est important de changer nos mentalités, les enfants doivent grandir dans leur pays d'origine, se doit être une priorité, le départ vers les pays occidentaux doit devenir exceptionnel.
Comme je vous le disais, ce voyage m'a fait découvrir un autre Cambodge.
Source : Cambodge soir
AnneE
Je voulais remercier Lorraine, pour le joli cadeau laissé pour moi à son hôtel. Je voudrais m'excuser auprès de Mamina de ne pas avoir répondu à son tag.
Brigitte, tu as raison, je ne me connecte plus beaucoup sur Skype mais cela va changer surtout le week end.
Garance, je ne t'écris pas beaucoup mais je te lis toujours et d'ailleurs 2 fromages sont en cours au Cambodge grâce à ta recette.
Sinon vous avez raison.
J'en ai oublié pleins mais j'ai l'intention de recommencer.