L’Armée de Terre vient de mettre à la Une de son site Internet un bref communiqué sur la création de son identité sonore. On y découvre une musique très martiale et finalement pleinement dans les codes de la musique de guerre telle que le cinéma nous en propose régulièrement. La grosse caisse qui gronde, la caisse claire qui roule, les cordes qui vibrent dans une dramaturgie très compréhensible mais sans aucune surprise. Alors, pourquoi avoir appelé cette musique une identité sonore tant on a du mal à y voir une part spécifique d’identité.
Pas besoin d’aller bien loin sur le site pour s’interroger sur les raisons de ce choix. En une du site comme dans l’écrasante majorité des outils de communication, l’Armée de Terre affiche son slogan « Pour une défense d’avance » qui semble sous-entendre la force innovatrice, audacieuse et inventive de ce corps d’armée. Difficile de retrouver dans cette musique cette dimension. Premier doute.
Ensuite, à bien y regarder, on voit très vite que l’enjeu de communication de l’Armée de Terre semble essentiellement tourné vers les jeunes et leur recrutement. Peut-être est-ce là la raison de ce non-choix musical ? A défaut de faire une musique plus jeune, plus innovante, sans doute plus attirante, l’armée de terre a sans doute tenu à ne pas troubler son image, à s’inscrire dans la droite ligne de la culture télé de cette cible si complexe à séduire. C’est vrai que cette musique est dans les codes de la musique de téléfilm.
Finalement, le véritable événement, c’est peut-être aussi que l’Armée de Terre ait fait l’effort d’aborder la question de l’identité sonore avec la volonté de s’en doter. Cette volonté doit être soulignée et promue. A bien des marques, il aura fallu une ou deux tentatives avant de trouver une expression musicale plus juste et plus identitaire. Gageons que l’Armée de Terre, en son heure, saura en faire de même.