SUDOUSET 16/04/2012 David Patsouris
« Le Wharf n'est pas une solution satisfaisante »
Des élus verts du Bassin ont montré samedi le Wharf à Sandrine Bélier, députée européenne Europe Écologie - Les Verts et ont demandé l'arrêt des rejets en mer.
La délégation d'Europe Écologie - Les Verts sur la dune qui surplombe le Wharf. (photo d. p.)
Ce samedi matin, Sandrine Bélier, la députée européenne Europe Écologie - Les Verts (EELV), découvre le bassin d'Arcachon sous un ciel menaçant et embouteillé de nuages gris et noirs. Elle est invitée par les élus verts locaux dans le cadre de la campagne des élections présidentielles, dont Marie Bové, conseillère régionale EELV présente ce matin.
Et le premier regard qu'ils lui proposent porte sur le Wharf. Michel Daverat, conseiller régional, lui montre l'ouvrage et explique le fonctionnement. Chaque jour, 60 000 m³ issus des 900 kilomètres du collecteur des eaux usées qui ceinture le Bassin, se déversent ici, sur la plage de la Salie, après avoir été filtrées au travers de quatre stations d'épuration.
Polychlorure d'aluminium
« Mais où a lieu le rejet ? » demande la députée. « Là, sous l'eau, répond Vital Baude, le candidat vert aux législatives. Depuis qu'ils injectent du polychlorure d'aluminium, les rejets sont camouflés, mais il y a encore quelques années, du ciel, on voyait une énorme tache noire au bout du Wharf. On camoufle, c'est tout. Parce tout un tas de molécules sont rejetées ici. »
Françoise Coineau, la suppléante de Vital Baude, raconte qu'avant, le bout du Wharf s'enfonçait plus au large, mais l'engraissement de la plage de la Salie a ramené le rejet plus près de la rive.
« Mais les gens se baignent là ? » Oui, même si la baignade y est interdite. Et les pieds du Wharf voient aussi passer des wagons entiers de pêcheurs et de surfeurs. « Dans les années 70, ce Wharf a été un progrès, concède Michel Daverat. Mais le Wharf n'est pas une solution satisfaisante. » La jeune députée est étonnée : « Mais y a-t-il eu des études pour voir ce qui y était rejeté ? » Jean-Marie Froidefond, militant mais aussi chercheur au CNRS spécialisé sur les océans et les littoraux, rappelle l'étude de 2009 commandée par le Syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon (Siba) chargé de l'assainissement et donc du Wharf : « C'est un sujet tabou. Il a coûté très cher. Et le Siba se débrouille pour qu'il y ait le moins d'études possibles. Tout est fait pour montrer que le Wharf n'a pas d'impact sur le milieu. Peut-être que c'est le cas, mais il faudrait le démontrer par des études indépendantes, parce qu'à voir la liste des produits rejetés, on peut se poser des questions. »
Sur le Banc d'Arguin
Michel Daverat pose le débat en termes plus politiques : « La mer dilue, c'est tout. Nous, nous demandons l'arrêt des rejets en mer. Comment font les autres régions ? Il y a d'autres solutions. Mais il faudrait une volonté politique pour les étudier. Je me souviens que Jean-François Acot-Mirande, quand il était maire de La Teste, avait dit qu'il fallait sortir du Wharf. »
Sandrine Bélier approuve : « On pense que la mer disperse tout, mais sa capacité d'absorption a aussi ses limites. Et on le voit aujourd'hui. Les eaux de la mer ne se renouvellent pas comme par magie. » Lors des vœux du Siba, en janvier 2011, Michel Sammarcelli, le président (et maire de Lège-Cap-Ferret), avait expliqué que le Wharf était « un marqueur social » et que les eaux qu'il rejette portaient « la trace infinitésimale de toutes les activités sur le Bassin » et que le Siba chercherait à éliminer toutes ces traces, afin que l'eau rejetée soit « la plus acceptable pour l'océan ».
Ensuite, la délégation écologiste devait prendre le bateau pour se rendre sur la réserve naturelle du Banc d'Arguin et y rencontrer le garde. « Le décret de la réserve est en cours de révision, explique Michel Daverat. On a promis ensuite une enquête publique à ce sujet avant l'été. »
Nous pourrons aborder, entre autres, ce sujet à la réunion que j’organise avec d’autres militants jeudi 19 avril :
entre 18H et 20H, Hotel la Belle Vie à Andernos Accès
sur des thèmes locaux (vous pouvez proposer vos thèmes de préoccupation et pourquoi pas un exposé )
sur les dangers pour l'abeille (frelons, pesticides ...)
sur le danger des ondes ...
nous conclurons sur un thème d'actualité : pourquoi ou pour quoi voter ...
Avec des invités à qui on pourra poser des questions sur le SCOT et comment associer davantage (eco)citoyens et assos