Cette saison, l’AC Milan a rencontré de nombreuses difficultés. Cet été, la société devra se poser les bonnes questions et régler des un grand nombre de problèmes. Une remise en question globale serait nécessaire : des dirigeants, au staff technique et médical en passant par les joueurs… L’AC Milan est un club de football, une société sportive qui se doit d’être bien pensée, structurée, organisée et dans laquelle tous les éléments doivent fonctionner à merveille pour pouvoir viser de grands objectifs. Sans cela, c’est au petit bonheur la chance…
Ces dernières années, ce fut le cas. Depuis 5 ou 6 ans, l’AC Milan navigue à vue. Le club milanais n’a pas un projet linéaire avec des investissements réguliers et prévus, qui suivent un projet bien tracé. La société Milan avance par à-coup et cela se ressent par conséquent dans les résultats sportifs. On avance sans réellement savoir où on va, il n’y a pas vraiment de projet à long terme ni d’investissements ciblés et tous les joueurs recrutés sont gratuits ou low costs : ce sont des opportunités qui surviennent à un moment précis mais en aucun cas des joueurs que le club a rigoureusement observé, choisi et ensuite recruté car c’est LE joueur dont l’équipe a besoin. Les critères principaux de recrutement ne sont plus les caractéristiques intrinsèques des joueurs mais leur contrat ou leur relation avec leur club / entraineur. Et puis parfois, le président accepte un investissement important et achète un grand joueur mais souvent sans aucune logique. Dans ces conditions, il est difficile de construire une équipe compétitive et régulière au plus haut niveau et sur le long terme car la qualité, ça se paie.
L’effectif de Milan n’a pas été imaginé, pensé et construit. Et depuis des années il est déséquilibré. Il est un ensemble de vieux sénateurs, de deux ou peut-être trois éléments de qualités et de joueurs moyens voire médiocres dans certains cas. Pour mieux comprendre, il suffit d’observer l’effectif et de créer une liste des joueurs qu’on voudrait voir partir le plus vite possible. Dans la majorité des tifosi (si pas tous), il y aurait au moins 10 voire 15 joueurs, c’est-à-dire le tiers ou la moitié de tout l’effectif. Le problème est qu’aucune société de football de niveau mondial ne peut changer autant de joueurs en un été. Il faudra alors se concentrer sur l’essentiel surtout compte tenu de la situation financière du club, qui ne peut pas se permettre d’investir lourdement, surtout maintenant que la valeur de Pato a chuté vertigineusement. Sans sa vente, il y aura peu d’argent. L’AC Milan continuera donc très probablement à recruter du low cost et du gratuit. Malheureusement.
Les dirigeants, le staff technique et le staff médical « fournissent » les joueurs à l’entraineur qui a reçu la consigne de gagner des titres à travers le beau jeu. Mais comme le beau jeu et les résultats dépendent de la gestion de la société et des joueurs, on a du beau jeu et des victoires… par à-coup! Comment espérer du beau jeu avec une équipe décimée et qui compte un seul milieu de terrain technique de niveau international tel que Clarence Seedorf? Si les dirigeants veulent gagner des titres grâce à une une équipe qui pratique un jeu spectaculaire, tout dépend d’eux. On en revient toujours à la pointe de la pyramide car tout le reste en dépend. Milan a un président qui apparait et qui disparait. Il se montre lors des grands matches et puis on ne le voit plus. Si son club gagne des titres, il ne manquera pas de souligner que c’est exclusivement grâce à lui mais quand Milan perd, c’est à cause de l’entraineur qui n’aligne pas la bonne équipe.
La société Milan a besoin d’une restructuration mais tout doit partir du sommet. Cela ne servirait à rien d’avoir un effectif de grande qualité ou un grand entraineur ou même les deux, si derrière il n’y a pas une grande société. Un club qui réussit est un ensemble. Les dirigeants de l’AC Milan ont les moyens et les capacités de construire une grande équipe et de gérer le club comme il se doit. Pour cela, il faudra retrouver l’envie et le plaisir en utilisant chaque minute et chaque énergie pour construire un grand projet, une grande équipe, un grand Milan. Le président veut une belle équipe et un jeu spectaculaire pour reconquérir l’Europe? Actuellement, il n’y a qu’une solution : investir. Cela ne sert à rien de se plaindre des tribunes ou devant sa TV, si le président veut voir un grand Milan comme à l’époque, c’est à lui de construire une équipe et un projet digne de ce nom. L’entraineur ne peut pas faire des miracles et a besoin de bons joueurs. Quand un club dépense seulement 500.000 euros pour engager Nocerino, en enchainant des prêts et des joueurs gratuits, les responsabilités de l’entraineur deviennent très relatives. Allegri a besoin du soutien de la société.
De ce fait, l’été prochain sera décisif pour le futur de l’AC Milan. Le projet de rajeunissement du club devra se poursuivre, et si possible, s’accélérer. De nombreux sénateurs risquent de saluer Milan mais il sera très important de les remplacer honorablement. Ce sera difficile car ils restent des joueurs qui connaissent parfaitement Milan et ses valeurs. Pour espérer garder une équipe compétitive, Berlusconi devra accepter les investissements et les opérations imaginées par Galliani pour pouvoir mettre à disposition d’Allegri une équipe fraiche et de qualité. Stop aux paramètres zéro à gogo et plus d’investissement! Ce Milan manque cruellement de qualité, il y a trop de milieux défensifs et trop peu de joueurs avec des qualités techniques suffisantes pour créer du jeu et combiner avec les attaquants, qui reçoivent trop peu de bons ballons. Cela est le résultat d’une politique low cost : les joueurs gratuits sont rarement des joueurs qui ont une qualité technique au dessus de la moyenne. La politique low cost est intelligente et intéressante pour compléter une équipe, recruter un ou deux joueurs mais pas pour construire toute une équipe et encore moins espérer qu’elle soit compétitive au plus haut niveau! Galliani est certes excellent pour flairer les bonnes affaires mais il n’y a pas de miracle. Les joueurs gratuits ou low costs peuvent être de bons joueurs mais rarement voire jamais de grands joueurs. Certaines opérations, comme celles de Nocerino, Van Bommel et Cassano se révèlent excellentes mais restent des exceptions dans une masse de joueurs moyens justes bons pour être remplaçants (Muntari, Emanuelson, Aquilani, Yepes, Mexès) et d’autres sont des échecs (Mesbah, Taiwo, Flamini) : sans argent, on ne peut pas espérer un grand Milan. C’est beau de rêver, vous ne trouvez pas? Allez, réveillez-vous, et n’espérez pas de trop : l’été sera de nouveau low cost… Peut-on au moins espérer une ou deux exceptions?
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