Nick T : Lors de mes années de cégep, je travaillais dans un club vidéo miteux de St-Hyacinthe. À l’époque où il n’y avait souvent qu’une copie de chaque film et quand on en regardait un, il y avait invariablement un tata qui décidait de le louer. Je regardais donc souvent les mêmes films et Major League trônait au sommet de la liste. J’ai du le voir 50 fois et je le regarde encore quand il joue à la télé. Il faut dire que les qualités du film sont nombreuses :
-Charlie Sheen dans le mémorable rôle de Rick Vaughn, le lanceur taulard au bras de feu. Quand j’entends parler des épisodes psychotiques de Sheen, je pense à Rick Vaughn et je verse une larme.
-Un Wesley Snipes pré-stéroïdes dans le rôle de Willie « Mays » Hayes, le marchand de vitesse qui doit bunter pour se rendre au premier. Son meilleur rôle à vie
-Le gars qui fait le président dans 24 qui joue ici le rôle de Pedro Cerrano, le slugger voodoo. Un grand personnage.
-Tom Berenger, le charismatique catcher en fin de carrière. Berenger a connu une carrière en dent de scie mais il est ici au sommet de son art. Sans sarcasme.
-Bob Uecker qui décrit les matches avec un sidekick complètement abasourdi.
-Un setup pas trop farfelu. La propriétaire ex-danseuse tente de faire déménager le club en le vidant de tout son talent mais l’équipe gagne malgré tout le championnat. C’est improbable mais pas impossible. En plus, les Indians étaient tellement faibles à l’époque qu’on oubliait qu’ils existaient, ce qui ajoute au cachet.
-On rit beaucoup dans ce film et on a aussi de solides frissons sportifs. Comme fans des Expos, éternels underdogs, les Indians fictifs vivaient un peu notre rêve…
-Et finalement, le moment des moments : Wild Thing.
Pick : choix facile – Slap Shot! Version québécoise, évidemment (même si la version originale anglaise est quand même pas mal bonne). Le classique des classiques, celui que tout le monde connaissait par cœur dans les années ’80 (et beaucoup encore aujourd’hui). À part RBO et Elvis Gratton, j’me souviens pas d’avoir entendu autant de jokes et de références que de ce film-là. Faut avouer que l’histoire de base était bien ficelée et que les nombreux personnages étaient tout aussi variés que développés. Reggie Dunlop, le joueur-entraîneur qui essaie de sauver son équipe d’un déménagement tout en disant à Hanrahan que sa p’tite femme, c’t’une lesbienne. Ned Braden, le joueur vedette qui veut pas se battre parce qu’y’a ‘a chienne en ostie. Joe McGrath, le DG qui veut pas d’tétons pis qui veut pas d’pancartes qui dit « À vendre ». Denis Lemieux, le jeune gardien de buts qui va perdre sa blouse. Ogie Ogilthorpe, le tough des toughs qui est laid comme un singe. Tim McCracker, le chrirurgien, qui peut vous décoller une oreille en un p’tit coup d’poignet. Johnny Upton, qui dit que l’instruction, c’t’aussi important que l’cul pis ‘a boisson. Dave « Killer » Carlson, qui est une terreur/un tueur/magané . Jim Carr, Jean-Guy Drouin, Lili, Hanrahan, Shirley… Et, bien sûr, les incomparables frères Hanson qui se mettent du foil pour se protéger les mains . C’est un film qui sacre en tabarnak, rempli de hockey, de violence, de chaînes de bécique s’a yeule et de vulgarité avec que’ques tétons de temps en temps. Tout ce qu’il faut pour plaire aux jeunes enfants influençables comme moi à l’époque et pour ceux des générations suivantes. Si jamais vous vous faites dire que votre garçon a l’air d’une future tapette ou ben que ça serait dommage que vous attrapiez une bronchite parce que vous êtes belle en crisse, eh ben risez et ayez une petite pensée positive pour Slap Shot.
Stéphane M : Me demander de choisir un seul film de sports, c'est un peu comme me demander de choisir entre les frites, la sauce et le fromage sans jamais pouvoir me refaire une poutine. Depuis que j'ai des yeux pour voir que je visionne des films de sport et sans doute que ma vie ne serait pas la même sans la mille et unes références cinémato-sportives que je déblatère au quotidien. Mais pour être bon joueur il ne faut en choisir qu'un.
J'ai pensé jouer la garde de la nostalgie et nommer un des films de mon enfance que je connais par cœur, mais je me suis ravisé. Quand on me pose la question « Quel est ton film de sport favoris? » je l'entends plutôt comme « Si tu n'avais qu'un film de sports à me conseiller, lequel choisirais-tu ? ». C'est pourquoi j'ai mis la nostalgie de coté pour plutôt parler d'un film marquant dans ma vie, mon imaginaire et ma façon de voir les choses.
HOOP DREAMS est un monument, un documentaire de trois heures qui couvre plus de cinq ans dans la vie de deux jeunes joueurs de basket-ball qui découvrent, malgré eux, les rudiments et la business derrière le recrutement de talents. Ce qui ne devait être qu'une courte incursion pour la télé communautaire est devenu un projet de vie pour les artisans et les jeunes hommes.
Dès les premiers instants du film, on comprend rapidement que les enjeux ne seront pas seulement autour du sport en tant que tel. L'éducation, la pauvreté, les familles éclatés, les blessures, la drogue, la pression des « grosses écoles », le rêve de la NBA, le rêve américain, j'en passe et les meilleurs. On s'investit très rapidement dans la vie des deux jeunes hommes et leur réalité crève l'écran.
On débute avec une curiosité pour le basket-ball et on termine enrichie d'une fable humaine, poignante et drastiquement troublante. Le sport professionnel prend une toute autre allure quand on l'on approche dès le plus jeune âge. Des jeunes de 10, 11 ans que l'on traite comme des adultes et qui rêve de la NBA seulement parce que leur vie actuelle est souvent trop décevante pour s'y arrêter.
Ouais, Hoop Dreams sera toujours mon film de sports favori parce que c'est surtout un film humain, une analogie entre le sports et la Vie avec un «V» majuscule. Comme toutes les bonnes histoires, c'est l'arrière-plan qui enrichit l'action.
Kadidja: Bon. Je vais commencer par faire preuve ici de transparence: ceux qui me connaissent savent que je suis la personne la plus désagréable du monde avec qui écouter Happy Gilmore. Je ris, je ris, je récite les scènes, pis je ris encore, ça fait des années que ça dure, pis c'est pas pantoute parti pour s'atténuer. Donnez-moi n'importe quelle réplique, je vous dis non seulement la suivante, mais je dis toutes celles qui suivent jusqu'à la fin du film quand Grand-Mère demande à Happy: «À qui tu fais coucou, Happy?» et que Happy répond: «À personne, Grand-Mère». Ceci étant dit, je ne me lancerai pas sur des arguments pour démontrer à quel point cette comédie est parfaite; ça va dégénérer. Je me contenterai seulement de souligner le points suivants: "un putain d'alligator a pété la main" de Chupps, Chupps a une main en bois, Chupps prend Happy sous son aile, Chupps meurt parce qu'Happy lui donne le cadavre de l'alligator, CHUPPS EST JOUÉ PAR APOLLO CREED.
C'est en faisant une liste des films qui t'ont marqué que tu réalises à quel point ton enfance a été marquée par des films qui ont probablement été des navets au box-office, mais des blockbusters dans ton petit coeur. Pour ma défense, j'aimerais quand même spécifier que j'ai vu Any Given Sunday et Friday Night Lights au moins 10 000 fois. Encore il y a deux semaines, je pleurais ma vie en réécoutant un Rocky. Quel courage! Quel battant! Buhuhuhu. Mais pourquoi nommer des classiques? Aussi bien m'auto-humilier.
- Dans les grands succès de ma jeunesse, d'abord, impossible de ne pas mentionner Les Apprentis Champions avec John Candy et la gang de Jamaïcains qui font du bobsleigh. «Eins, zwei, drei!». Trop de perfection dans ce film. Trop d'émotion dans la scène du crash du bobsleigh. Go Jamaïque! RIP John Candy!
- Un autre film dans lequel il y a toute ma jeunesse: Les Petits Géants avec Rick Moranis. J'avais 10 ans, j'avais la shape d'un linebacker; j'étais le personnage de Becky "Icebox" O'Shea pis en plus, moi aussi j'étais en amour avec Devon Sawa. Le film qui met en scène le jeu épique de l'Annexion de Puerto Rico. Combien de fois au Superbowl j'ai crié à une équipe dans la télé de faire l'annexion de Puerto Rico... Je suis sûre que ça marcherait! Le Canadien aurait dû finir sa saison sur le Grand V! Coin, coin, coin... Rien à perdre.
- Le film Eddie avec Whoopi Goldberg la gérante d'estrades qui devient coach de la NBA. Avec Stacey Patton qui parle de lui à la 3e personne. En plus, ça commençait fort avec la toune de Coolio au début.
- Le film Blue Chips avec Shaquille O'Neal. Ça m'a marqué, en tous cas, plus que Kazaam avec Shaquille O'Neal.
Okay, je m'arrête avant que Nick coupe mon texte. Je ne nommerai pas d'autres films, mais terminerai quand même sur cette citation qui résume à elle seule toutes les complexités de l'existence humaine: «tout est dans les hanches, tout est dans les hanches, ouais, tout est dans les hanches...».
J-R : Bien sûr, nous savons tous que le meilleur film sporif de tous les temps est le film "Pour toujours les Canadiens" réalisé dans le cadre du centenaire du CH. Intrigue, suspense, jeu des comédiens, tout y était, même Saku qui parle la langue de Réjean Tremblay. Quelle joie les citoyens de St-David-de-Falardeau ou d'Amos ont du éprouver, eux qui, selon Réjean, comprenaient le laïus du capitaine du Canadien pour la première fois. Un grand moment pour la défense du fait français chez nous snobé par les Oscars, les Génies et les Jutra, une terrible injustice.... Euuuhhh ouin. Films de sport qu'on disait.
Honnêtement, aucun film ne me laisse un souvenir indélébile. Je pourrais nommer un classique de comédie niaiseuse qui me fait rire du style Slap Shot ou Happy Gilmore ou aller dans un registre plus sérieux à la Invictus qui illustre à merveille que le sport est parfois plus que le simple jeu sur le terrain. Mais, étant plus un amateur du petit écran que du grand et ceci étant un blogue de football, je vais plutôt en profiter pour vous recommander de mettre la main sur la série The Playmakers diffusée sur ESPN en 2003. C'est une fiction, fortement inspirée du réel qui a à ce point dérangé la NFL qu'elle a faite de fortes pressions pour que le réseau câblé la retire de sa grille horaire. Même si personne n'est nommé, on reconnaît facilement certains protagonistes et c'est une maudite belle illustration de tout ce qui peut aller croche dans une équipe de football. Durant les 11 épisodes de la série, on aborde les problèmes d'abus d'alcool, drogues et suppléments, les médecins qui changent des diagnostics de blessures sous pression, les entourages indésirables qui ruinent des carrières, la fabrication d'histoires de cover-up, les problèmes de contrats, les disputes conjugales, bref, tout le kit, et assez crument. Une série qui fesse.
Wallette : Je sais pas si c'est mon favori mais Dieu sait à quel point j'ai écouté ce film des centaines de dizaine de fois. Vous le connaissez tous, je parle ici de Slap-Shot... On ne parle pas ici d'un film Oscarisé ou mais qui d'entre vous n'a jamais eu une discussion avec des amis sur des ''Calls'' de Slap-Shot.
Des classiques tel que: Hey! "Hanraham, Ta femme c't'une lesbienne" ... "Donne moi un coke ou bien une orangeade, tout sauf d'l'ostie de Rootbeer" ... et j'en passe.
Slap-Shot c'est le film que tout joueur de hockey a vu et que vous aimiez ou pas, il reste unique en son genre. Il y a quelques années, j'ai écouté Yvan Ponton à la radio et il disait que Slap-Shot est principalement un phénomène québécois. La version originale anglaise est loin d'être aussi drôle, c'est vraiment grâce à la traduction très québécoise que ce film est devenu un classique. En plus, Reggie Dunlop aka Paul Newman est l'acteur principal, comment ne pas aimer.
Christophe Perreault: Mon film de sport préféré est certainement Miracle. Comme tout bon film de sport, on raconte l'histoire d'une équipe en qui personne ne croit, mais qui prouve à tout le monde qu'ils sont capables de réussir. Ce film s'inspire de la médaille d'or des américains au hockey aux jeux olympiques de Lake Placid. On voit leur parcours, du camp de sélection jusqu'à la demi-finale contre les russes supposément imbattables. Bien sûr, le tout est romancé mais l'effort pour établir le contexte historique dans le film est clairement réussi et on s'attache rapidement aux personnages, particulièrement celui d'Herb Brooks, le coach dur avec ses joueurs qui a lui-même des comptes à régler aux Olympiques.
Si vous n'avez pas vu ce film, il devrait être sur votre liste d'écoute, car il mérite les 135 minutes d'attention. D'ailleurs en écrivant ces lignes, je dois me convaincre de ne pas le réécouter, car c'est un film qui vieillit très bien. Je me dois de donner des mentions spéciales à deux films qui aurait très bien pu se retrouver dans cette colonne. Tout d'abord, le remake de The Longest Yard est excellent, même s'il y a Adam Sandler dans le film. Également, un film moins connu, mais qui mérite un visionnement malgré ses critiques et le film The Comebacks. C'est une parodie de film sportif et environ une trentaine de films passe dans le tordeur. Un must pour l'amateur de film sportif qui recherche un film peu intelligent, mais au combien drôle.
Sentez-vous évidemment libres de nous donner votre choix dans les commentaires, il y a une tonne de bons films qu'on a pas mentionnés!