Magazine Focus Emploi
L'ironie de la vision des politiques sur l'auto-entreprise
Publié le 17 avril 2012 par Ruinart @creactionsBonjour,
Je ne décolère pas depuis que je constate que trois candidats à la présidentielle sont maintenant contre l'auto-entreprise, souhaitant la supprimer ; sous prétexte d'abus ou polémiquant sans regarder les implications !
J'ai signé la pétition de la Fédération des Autos-Entrepreneurs contre la suppression du régime d'auto-entreprise. Faites de même si vous êtes concernés !
Les candidats sont tellement au fait de comment on s'y prend pour entreprendre, qu'ils confondent au passage statut et régime. Soyons clairs, l'AE est un régime comme la micro-entreprise, une déclinaison du statut d'entrepreneur individuel.
Ceci posé, j'aimerais bien qu'ils débattent de comment ils voient l'évolution de tous ceux qui ont tout de même généré du chiffre d'affaires et donc payé des cotisations, tenté de développer leur entreprise, si petite soit-elle !
Pour moi c'est clair, si on supprime l'auto-entreprise, j'ai déjà eu du mal à cumuler avec mon statut de conjoint collaborateur (voir début de ce blog la galère qui a duré 8 mois !). Alors il me resterait deux solutions toutes deux insatisfaisantes :
- Laisser tomber mon conjoint médecin qui ne peut pas jouer sur ses honoraires et qui a de plus en plus de charges et donc ne peut pas me salarier pour passer conjoint salarié, (qui eux ont droit d'emblée de cumuler avec d'autres statuts) et ceci au détriment du temps qu'il peut consacrer aux patients, alors que justement en France on souhaiterait qu'ils en passent plus, les jeunes ne souhaitant plus s'installer, juste remplacer, mais aussi la population médicale se féminisant et ne souhaitant pas bosser à plein temps.
Puis changer mon auto-entreprise pour ce qui resterait possible, mais ce qui m'imposerait de bosser à temps plein pour faire face aux cotisations calculées sur des chiffres d'affaires de pleine activité et à payer d'avance.
- Rester conjointe collaboratrice et végéter, ne pas avoir de protection car conjoint collaborateur en cas de divorce ou de décès, de perte d'activité du conjoint entrepreneur, ça en met énormément dans des situations de précarité.
Ceci sans pouvoir rester à mon compte pour une activité qui me plaît, pour laquelle je me suis battue, et laisser tomber les clients qui auraient besoin du suivi des prestations que je propose actuellement. Ca n'est pas sérieux !
Le pire ou le meilleur, suivant sous quel angle on se place, c'est que le Maroc lui croit au concept d'auto-entreprise et va le mettre en place parce qu'ils pensent que ça pourrait booster pas mal de petites activités et permettre de s'assumer dans la dignité et la fierté de ces petites entreprises.
Voir l'article sur Widoobiz la radio des entrepreneurs
J'espère donc que les politiques ou tout au moins leur staff de campagne tant pour la présidentielle que par la suite pour les législatives prennent la peine de lire autre chose que les sondage et lisent les propos de bon sens, comme celui ci !
Une chose me réjouit, j'ai tout de même le droit de vote et je compte bien m'en servir !
Et vous, qu'en pensez vous ?
Mireille Ruinart - Créactions