Quand j’ai lu le twitt de Ignacio Cembrero, le journaliste espagnol qui couvre l’actualité marocaine de la manière tendancieuse qui lui est habituelle, je n’y ai pas cru : il y aurait eu UN MORT lors des incidents qui ont émaillé le match foot Widad-FAR!
Malheureusement, l’information s’est avérée : un jeune homme a laissé sa vie sur les gradins du stade Mohamed V à Casablanca!
Encore une fois, les voyous ont gagné !
Encore une fois, la police a été débordée!
Encore une fois, l’organisation a été défaillante!
Encore une fois, le football a perdu!
Et encore une fois le non-foot-ball a tué!
Encore une fois, notre public s’est comporté en public sous-développé, en se comportant comme le faisait le public des pays développés il y a des dizaines d’années!
Le holliganisme est né en Europe avec l’apparition des premiers champions, dès la fin du XIXème siècle : c’est dire que le phénomène n’est pas nouveau et que les voyous de chez nous n’ont rien inventé!
Il a connu son paroxysme avec les holligans anglais, dans les années 1970/80 et il a fallu deux grands drames (Heyssel en 1985 avec 36 morts et Hillsborough en 1989 avec 96 morts) pour qu’une vraie politique anti-holliganisme soit appliquée.
Pourtant, si les anglais ont su trouver la réponse à ce problème, il n’en est pas de même dans les autres pays européens où il est amplifié par des problèmes d’ordre politique ou racial.
Ce qu’il faut retenir c’est la différence fondamentale entre le holliganisme européen et le vandalisme qui sévit dans nos stades.
Le holligan européen n’est forcément un marginal social, une personne vivant dans la misère, un exclus de la société . Le holligan européen s’identifie à son club, il paie son billet ou sa carte d’abonnement. Son ennemi ,’est l’adversaire du jour de son club, supporters de cet adversaire et non pas les installations du stade ou pire la police.
Les vandales que l’on voit dans les travées de nos stades sont des voyous sans foi ni loi, qui ne supportent aucun club, qui ne paient pas leurs billets, qui n’ont qu’un objectif : détruire!
On l’a vu dans le stade flambant neuf de Marrakech, dans le nouveau stade de Tanger!
Peut-on mettre un terme à ce dangereux phénomène?
Surement, mais il faudrait que toutes les énergies convergent dans ce sens, absolument toutes, sans réserve, sans exception, sans relâche!
Lors du dernier match Widad-FAR, le jeune Hamza a été sacrifié sur l’autel du laxisme, de la folie, de la violence, du laisser-aller, de la négligence, de mille autres maux qui minent notre société!
Ce jeune homme est mort victime, non pas du foot, mais du non-foot qui règne dans nos stades!
Des enfants qui entrent dans un stade armés de sacres, les sacs pleins de caillasse, de bouteilles en verre, de fumigènes, de tire-boulettes, d’armes blanches!
Des adolescents qui envahissent les stades sans s’acquitter des droits d’entrée, au su et au vu des mokhaznis, des policiers, des agents de sécurité relevant de société privées!
Un public livré à lui-même sans encadrement des supporters, sans stadiers chargés d’assurer la sécurité dans les tribunes! Sans caméras de surveillance!
Qui est responsable de cela?
NOUS LE SOMMES TOUS!
Des parents démissionnaires de leur autorité au policier-mokhazni-agent de sécurité qui ferme les yeux contre une pièce de 10 DH, du dirigeant qui néglige ses relations avec les associations de supporters au petit voyou qui arrache les sièges ou qui lance u n fumigène! De l’autorité administrative de tutelle à l’autorité politique qui manque de politique pour les jeunes
Cette responsabilité collective n’est pas une manière de diluer le problème : elle est réelle et nous devons l’assumer!
La lutte contre ce phénomène ne peut être que répressive et elle ne peut relever que du domaine de la loi : elle doit être le fruit d’un long et profond travail qui doit être entrepris par toutes les parties concernées par le football.
Si nous échouons, d’autres Hamza tomberont, dont le sang nous demandera des comptes!