Avec les primaires socialistes, le débat d’idées était bien lancé, ça fusait de toute part et c’était vivifiant. Puis la campagne présidentielle a commencé tambour battant sur la dette, la fiscalité, les classes moyennes. Certains débats, comme le débat Hollande-Jupé, devenaient même très techniques tant les participants se comportaient comme s’ils étaient dans une réunion interministérielle.
Et puis le temps a passé. Les évènements dramatiques de Toulouse et Montauban ont accaparé les médias. Et la campagne s’est égarée dans des sujets de détail : le permis de conduire ou la date de versement des pensions de retraite. Avec le lancement de la campagne officielle, les débats se font rares. Les clips de campagne su succèdent, les candidats sont interviewés individuellement et seuls les petits candidats ou les seconds couteaux participent à des débats.
Pour le commun des citoyens qui ne sont pas militants ou qui ne participent pas aux meetings, la campagne est devenue comme un écho lointain. On craignait une campagne trop musclée, on a une campagne plan-plan où les principaux candidats semblent éviter les confrontations et les sujets qui fâchent, en espérant sans doute passer entre les gouttes… Mais la réalité revient au galop via l’Espagne : la crise de l’euro, de la dette, un peu oubliée depuis janvier, se rappelle à nous. Le prochain président devra affronter la tempête de plein fouet avec une équipe de ministres solides et compétents. Certains pourraient même être soulagés de perdre…
L’essentiel, c’est qu’il y ait un vrai choix pour le second tour : Hollande-Sarkozy ou pourquoi pas Hollande-Bayrou ? Le pire étant une réédition de 2002 avec Sarkozy-Le Pen… Les partisans de Mélenchon devraient y réfléchir à deux fois. Il s’agit de choisir un président, une équipe, une méthode. Pour le reste, les idées plus précises ou plus marquées, à droite comme à gauche, il y a les législatives. Dommage d’ailleurs qu’il n’y ait toujours pas de dose de proportionnelle pour mieux représenter l’éventail des tendances et qu’il faille encore attendre la prochaine fois.
Je ne me risquerais pas à faire des pronostics comme certains, mais je me méfierais des sondages car des surprises sont toujours possibles…
Tagged: 2012, Bayrou, elections2012, Hollande, Sarkozy