Alors que Laurence Parisot se déclare impatiente de négocier avec le prochain gouvernement les accords-compétitivité emploi rebaptisés « employabilité compétitive », les DRH font part de leur réserve sur l'application d'une telle mesure !
Après avoir déclamé son amour au Président candidat pour son quinquennat, selon Reuters : Laurence Parisot serait « dans les starting-blocks pour la nouvelle législature » Le Medef étant : « impatient d'ouvrir les travaux de la prochaine législature, notamment la protection sociale et les réformes structurelles (...) »
Quelles sont-elles ?
Selon Laurence Parisot : « Quatre chantiers seront abordés : marché du travail et « employabilité compétitive », modernisation du dialogue social, qualité de vie au travail et égalité hommes-femmes, ainsi que protection sociale et grandes réformes structurelles liées à l'avenir de la protection sociale (...) »
« Employabilité compétitive » késako ?
Et bien, c'est semble t-il, une expression plus valorisante et surtout moins compréhensible des « accords compétitivité-emploi » qui se résument par : « baisse temporaire des salaires pour garder son emploi » et plus simplement : un chantage permanent à l'emploi !
En effet, comme nous vous l'avons déjà expliqué, la mise en place de tels accords consisterait à forcer les salariés à accepter un baisse temporaire de leurs salaires pour garder leur l'emploi. De plus : « (...) Ces accords s'imposeraient automatiquement aux salariés, sans nécessité de signer des avenants individuels au contrat de travail comme actuellement (...) »
Ce qui signifierait au passage que les réfractaires, seraient licenciés. Mais, selon le Medef, il ne s'agirait pas de licenciement pour faute ou de licenciement économique, une troisième voie, lui garantissant le versement d'indemnités et le droit à un préavis, restant à trouver ...
C'est dans ce contexte que les DRH de l'ANDRH ont publié leur baromètre « Défis RH», sur les propositions de réformes du marché du travail des principaux candidats à la présidentielle
Ils y évoquent les accords « compétitivité-emploi » qui figurent dans les propositions de Nicolas Sarkozy à l'initiative de l'UIMM et du Medef. Et là, surprise : « Ils sont réservés sur les accords « compétitivité-emploi » avec baisse de salaire, proposés par Nicolas Sarkozy : 19% seulement des DRH les jugent pertinents (...) Les DRH appréhendent de négocier ce type d'accord avec les syndicats, explique Jean-Christophe Sciberras, président de l'ANDRH et DRH France de Rhodia. Ils savent qu'en France il est très difficile de baisser les salaires sauf à passer par le chômage partiel. J'interprète donc leur réponse ainsi : ils trouvent que la mesure est intéressante mais ils savent par expérience qu'elle sera compliquée à mettre en œuvre»
Ce qui en clair signifie : Mesure inapplicable qui risque de déclencher des conflits sociaux ! Mais que les salariés ne se réjouissent pas trop vite, puisque les DRH de l’industrie automobile sont ... 63% à la plébisciter.
Au delà de ce désaccord, les DRH retrouvent le Medef sur un certain nombre de points comme : les exonérations de cotisations sociales, faisant toutefois la fine bouche (48%) sur les contrats de génération proposés par François Hollande, préférant utiliser intensivement les ruptures conventionnelles (81%) pour se séparer de leurs salariés seniors, tout en étant hostile (54%) à un retour à la retraite à 60 ans !
Salariés, vous êtes prévenus, il va falloir être vigilants et ... combatifs !
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