** Le cerveau d’Hélène s’appelle demi-sommeil.
Entendons-nous bien : j’adore les lectures communes. J’aime les échanges qu’elles génèrent (sur Livraddict), les messages en cours de lecture sur les premières impressions, les interrogations (vais-je y arriver?), l’enthousiasme communicatif… Si je suis arrivée à la page 111 de HHhH, de Laurent Binet, c’est incontestablement grâce aux partages avec les autres lectrices sur LA.
abandonne lit: on s’oblige à se remettre en cause, à questionner sa façon de lire, la méthode avec laquelle on a abordé le livre.
Je serais tout à fait capable de décréter de façon péremptoire que c’est la faute de Laurent Binet si je n’ai pas réussi à lire HHhH
Car HHhH n’est pas un roman. En tout cas, pas un roman au sens où on l’entend communément. Laurent Binet relate des faits réels: la montée du nazisme avant la seconde guerre mondiale, le rôle de Heydrich dans la mis en place de la solution finale… Pourtant, il a obtenu le prix Goncourt du premier roman en 2010. Décidément, le Goncourt est un prix dont l’attribution échappe à mon entendement (Alexis Jenni obtient le “Goncourt tout court” avec un premier roman, et un livre qui navigue entre l’essai et l’autobiographie celui du Premier Roman. Bref… c’était une parenthèse).
L’originalité de ce récit réside dans le procédé narratif: chapitres très courts (de quelques lignes à deux pages), alternant entre la narration d’évènements historiques et le processus d’écriture du livre. On y parle donc de Heydrich, Hitler, Himmler, les SS… et de Laurent Binet.
Et en trame de fond, une vérité pleine d’humilité: 80 ans après, comment relater une histoire, constituante de la Grande Histoire, sans faire passer pour des vérités des hypothèses, des supputations, des libertés prises par l’auteur? Ce que Laurent Binet analyse et expose au lecteur, c’est la difficulté de la rédaction d’une biographie posthume. Binet n’a pas interviewé Heydrich. Les pensées qu’il lui prête émergent après analyse de documents historiques. Les dialogues n’ont pas été enregistrés pour la postérité, il faut les imaginer… avec les erreurs d’interprétation que cela comporte.
En parallèle de ses réflexions, Laurent Binet déroule les années qui ont précédé l’élimination de centaines de milliers de personnes dans les camps de la mort. Le sujet du roman est fascinant, douloureux: une fois de plus, on a la preuve que la cruauté est une composante de la nature humaine. Il est bon de rappeler également que l’être humain n’a pas changé en cinquante ans et qu’il continue à commettre des atrocités.
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VOUS AIMEREZ PEUT-ETRE :
de Nicolas Bourcier
de Gregory Mcdonald
Si le sujet de la deuxième guerre mondiale vous intéresse, je vous conseille vivement cet essai édifiant! Tourner des snuff movies ou parquer des êtes humains dans des décharges : c’est au XXe siècle et c’est aux Etats-Unis
- Agathe , qui a proposé cette lecture commune et que je remercie grandement, a été impressionnée par la somme d’informations contenues dans ce roman, et la forme originale choisie par Binet pour relater ces faits.
- Isabelle
– (petite pensée pour Minou, submergée de travail et qui n’aura pas le temps de nous rejoindre pour cette lecture!)
– Flof13
– Emisa
- Gigi-sempai
– Caroline- Tousleslivres a été fascinée par le travail titanesque fourni par l’auteur, et l’originalité de la construction du roman