Pas d'état de grâce pour le prochain Président?

Publié le 17 avril 2012 par Bernard Girard
Les sondages se suivent et tous nous disent à peu près la même chose : quel que soit le candidat élu, il ne suscite pas l'enthousiasme.
Ce qui est de la part de François Hollande probablement un choix (comment un candidat "normal" pourrait-il susciter l'enthousiasme?) est plutôt chez Nicolas Sarkozy de l'ordre du principe de réalité (qui pourrait après une quinquennat largement raté susciter le moins enthousiasme), mais pour l'un et l'autre cela annonce des premiers mois compliqués : il leur faudra, d'abord, obtenir une majorité solide, ce qui n'est gagné pour aucun.
Nicolas Sarkozy, s'il était élu, pourrait se retrouver quelques semaines plus tard avec une majorité de gauche au Parlement l'obligeant à une cohabitation ou à une démission qui serait bien dans son caractère (pourquoi devenir un roi fainéant quand on peut gagner tant d'argent chez Bouygues?) et François Hollande avec une majorité indisciplinée, des élus écologistes et du Front de Gauche qui tirent à hue et à dia et des dirigeants de PS, négligés lors de la formation du premier gouvernement, qui brûlent de marquer leur territoire.
L'un comme à l'autre devront imprimer une marque forte dés les premières semaines s'ils veulent échapper à une érosion trop rapide de leur popularité. Ce devrait être plus facile pour François Hollande qui a, à son programme, plusieurs mesures symboliques, sur l'indépendance de la justice, la fiscalité, le vote des étrangers aux municipales ou le marriage homosexuel qui lui permettront de parler pendant le reste de son quinquennat d'avancées capitales que seule la gauche pouvait réaliser, un peu comme l'on continue, trente ans plus tard, de présenter l'abolition de la peine de mort comme le grand oeuvre de Mitterrand.