Les personnalités d'Aurore Bouston et Marion Lépine, chanteuses, sont pourtant attachantes. La sensibilité et la douceur de la brune complète plutôt bien l'autorité naturelle de la blonde. A leur solide formation lyrique, elles ont adjoint une énergie à revendre et un esprit facétieux pour imaginer ce spectacle, "Dernière Démarque", medley qu'elles ont souhaité burlesque, piochant dans la variété de 1900 à nos jours, en passant par l'opéra, le cinéma ou le cabaret.
Malheureusement, faute d'un véritable fil rouge narratif et dramatique ainsi que d'une mise en scène efficace et rigoureuse (elle est ici franchement brouillonne), les numéros s'enchaînent sans virtuosité. S'enferrant dans de multiples et trop nombreux changements de costumes censés justifier l'idée de départ, à savoir rhabiller (entendre "réinterpréter") de façon inattendue des morceaux connus de tous, ces demoiselles accompagnées d'Anne Thomas au piano (nature comique à exploiter) se démènent avec une bonne volonté certaine pour tenter de nous convaincre. Sans résultat probant.
Passée une introduction enlevée nous emmenant du "pull marine" au "tout petit bikini", le spectacle s'étire au fil de gags moyens déjà bien vus, de transitions musicales longuettes, ne dépassant jamais le stade du sympathique.
On le regrette, car il y aurait sans doute de grande choses à faire avec ces artistes-ci...