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Je suis tissé de ces éternels exils
Mes mots ne sont que vagues bouteilles jetées
En l’océan d’un monde qui m’est étranger
*
Je ne suis qu’un fugitif
Dans la cohorte de ceux qui fuient
Sous la mitraille des belles pensées
En pages recensées
Puis vite oubliées
*
Vanité du livre
Vanité que de vouloir faire œuvre
Quand il suffit de vivre
Ou survivre
Au quotidien comme branche
Où accrocher encore rêves épars
*
Tu cherches pourtant à rompre les digues
Tu écris ici ou là
Espérant main secourable
A tes pages envolées
Elles se noient
Vois-tu
Une fois jetées par-dessus le bastingage
*
Mois après mois
Années après années
Tu en fais vains recueils
Que tu exposes à la poussière
En rangs bien serrés
Malheureux celui qui viendra toucher de ses doigts
La vanité volumineuse de tes espérances brisées
Manosque, 12 février 2012
© Xavier Lainé, février 2012
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