Le procureur de la Cour de cassation turque a déposé devant la Cour constitutionnelle une demande visant à interdire de la scène politique le parti au pouvoir. L'acte d'accusation transmis par le procureur accuse l'AKP d'être "devenu un foyer d'activités allant à l'encontre de la laïcité". Le président de la Cour constitutionnelle a affirmé que figurait
"à côté de la demande d'interdiction du parti une demande d'interdiction d'activités politiques concernant 71 personnes. Les noms de Recep Tayyip Erdogan, (le président) Abdullah Gül et (de l'ancien président du Parlement) Bülent Arinç figuraient en tête de la liste".
Les magistrats se réuniront lundi pour évaluer la recevabilité de la demande.
La démarche du procureur intervient alors que le Parlement a voté en février une réforme contestée par les milieux pro-laïcité autorisant le port du voile islamique dans les universités, prohibé depuis une dizaine d'années en vertu d'une jurisprudence de la Cour constitutionnelle. Les défenseurs de la laïcité -particulièrement influents au sein de l'armée, de la magistrature et de l'administration des universités- accusent l'AKP de vouloir mener une islamisation rampante de la Turquie.