Le jeune système planétaire de Fomalhaut sous l’oeil d’ALMA

Publié le 16 avril 2012 par Pyxmalion @pyxmalion

Image composite de l'étoile Fomalhaut et de son anneau de poussières escorté de 2 planètes

ALMA affine les observations de l’anneau de poussières autour de la jeune étoile Fomalhaut, escorté par deux planètes.

La vue pénétrante du télescope spatial Hubble avait révéler en 2008, une jeune planète au sein de la nuée de poussières qui entoure Fomalhaut. Cette étoile dont le nom signifie “la bouche du Poisson”, est la plus brillante de la constellation du Poisson Austral. Encore très jeune – son âge est estimé à 200 ou 300 millions d’années – , elle est au centre d’un proto-système planétaire où tout semble (lentement bien sûr, sur de grandes échelles de temps) se mettre en place, le chaos cédant la place à une organisation précaire. Une “pièce” de théâtre qui se joue à 25 années-lumière de nous, autant dire dans notre voisinage (relativement à la taille de notre galaxie !).

Il n’y a pas très longtemps, l’existence de cette planète d’une taille estimée supérieure à celle de Saturne, a été remis en cause. De nouvelles observations réalisées avec un quart des antennes du puissant réseau ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimetter Array) confirment sa présence. Mieux !, les chercheurs ont pu affiner ses dimensions ainsi que celles de l’anneau de poussières. A présent, corroborer par des simulations numériques, il apparait que cette planète a une taille comprise entre celle de Mars et de la Terre et orbite sur le bord intérieur de l’anneau. Les calculs suggèrent aussi l’existence d’une seconde planète ou proto-planète, située sur le bord extérieur de l’anneau. Leurs révolutions autour de l’étoile permettent de circonscrire les poussières, à l’image de ce qui est observé autour de Saturne ou Uranus. Ces dernières, pourvues d’anneaux, ont des satellites naturels qui jouent le rôle de sentinelles. Les astronomes parlent de “satellites bergers”.

Illustration de l'anneau de poussières de Fomalhaut

Observant dans les domaines millimétriques et submillimétriques, ALMA – dont l’installation des 66 antennes devrait s’achever en 2013 – a révélé les planètes les plus froides connues à ce jour en orbite autour d’une étoile. Distant de 140 unités astronomiques (1 UA est égal à la distance Terre-Soleil soit 150 millions de km), l’anneau de poussières s’étend sur environ 16 UA, bordé à l’intérieur et à l’extérieur par ses planètes-vigies. En comparaison, Pluton que l’on a tendance à placer aux confins de notre système solaire, n’est qu’à une quarantaine d’unités astronomiques du Soleil !

Crédit photo et vidéo : ESO/NOAJ/NROAO/NASA/Hubble.