Magazine Politique

Duel entre Sarkozy et Hollande: la presse raille un "roulage de biscoteaux"

Publié le 16 avril 2012 par Africahit

PARIS - Les éditorialistes qualifient lundi de "roulage de biscoteaux" le duel à distance entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, relevant qu'à une semaine du premier tour de la présidentielle, les deux favoris ont une nouvelle fois privilégié l'image au détriment du fond.

"Peu importent les chiffres", souligne Michel Urvoy (Ouest France), "l'objectif était avant tout de montrer ses muscles" tout en restant "dans le symbole, dans l'information fragmentée, dans l'omission ou la caricature... Comme si notre avenir n'était pas en question."

"C'est le temps des démonstrations de force, du roulage de biscoteaux", s'agace Pascal Coquis (Les Dernières Nouvelles d'Alsace). Or "on sait bien que les participants à ces immenses meetings sont des militants venus par centaines de bus et de trains spéciaux spécialement affrétés par les partis" soit "une +claque+, comme on dit au théâtre. Mais ça n'a aucune importance. L'image toujours plus importante que le discours", déplore-t-il.

"Ça commence à faire un peu cour de récréation" avec "deux +matamores+" qui "en font un peu trop", renchérit Michel Lépinay (Paris-Normandie)".

Pour Patrick Fluckiger (L'Alsace), l'organisation de ces deux meetings géants à Paris "était un exercice imposé que ni Hollande ni Sarkozy n'avaient le droit de rater, mais qui ne rapportera sans doute de points à aucun des deux."

Cependant, relève-t-il, "s'il faut établir un classement de la mobilisation militante pour cette présidentielle, le vainqueur" est sans conteste le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon qui a réunit "des foules semblables à Paris, Toulouse et Marseille, alors qu'il ne "dispose pas du budget et de la logistique des deux candidats poids lourds".

Le Figaro (Paul-Henri du Limbert), défend sans surprise la prestation dominicale de Nicolas Sarkozy, qui aurait choisi "d'affronter le monde tel qu'il est devenu" tandis que le candidat socialiste incarnerait "un monde qui n'existe plus".

Mais la majorité des éditorialistes soulignent que le meeting parisien est loin d'avoir dissipé les doutes à droite.

"La magie Sarkozy n'opérant plus, la crainte de la défaite s'installe à droite" et "s'exprime encore off ou mezza voce chez les ténors UMP accablés par les errements stratégiques de leur mentor", assure Nicolas Demorand dans Libération.

Selon Michel Guilloux (L'Humanité), qui rêve "qu'un formidable +Dégage+ s'exprime... dans les urnes", le rassemblement de la Concorde ressemblait à une représentation de "Pour qui sonne le glas".

"Sarkozy a peut-être perdu la bataille de l'image", analyse Bruno Dive dans Sud-Ouest, avec à la fin des discours, un président sortant "serrant hâtivement des mains, comme s'il était pressé de s'en aller" et "un Hollande prenant du plaisir dans un vrai bain de foule."

Des "vents contraires" ont soufflé ce dimanche en politique, estime Jacques Camus (La République du Centre): "un vent porteur d'optimisme à Vincennes et un vent plus frisquet de doute, place de la Concorde."



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Africahit 4465 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines