Annyeong Haseyo! Si tous vos restos préférés de la rue Saint-Anne sont plein à craquer et que vous n’avez pas le courage d’attendre dans le froid qu’une place se libère, voici une adresse qui dépanne à condition d’aimer la cuisine coréenne. Bibimbap Fever ♥.
Avis sur le restaurant | Après Guibine (❀), voici une seconde adresse coréenne dans le quartier japonais de Paris. A vrai dire, aussi loin que remontent mes souvenirs il me semble n’avoir jamais prêté attention à Ahssi, sans doute trop discret face à ses voisins nippons. Mais ce soir-là à la recherche d’un coréen, nous l’avons vu et sommes entrés.
Comme tout restaurant coréen, la décoration est très sommaire: épurée, deux tableaux qui se battent en duel et quelques poupées (presque) Barbie-made-in-Corée. Grande première, je teste enfin le bibimbap! Ce doit être le seul plat typiquement coréen que je n’ai jamais pris. Le riz et moi, on n’est pas très copain et jusqu’à présent j’avais toujours trouvé mon plaisir ailleurs… Chose réparée, donc. J’ai choisi celui qui me paraissait le moins classique: le bibimbap au fruit de mer. A première vue, cela avait l’air très bon. J’aime avoir de la diversité dans l’assiette, et avec les crevettes, le calamar, les champignons parfumés, le radis, l’omelette, la carotte, le soja et la courgette on peut dire que j’ai été servi! J’ai d’abord gouté ce riz mélangé sans le Kojuchang (saucé pimentée), et j’ai trouvé cela fade. J’ai donc pris mon courage à deux mains et ai envoyé la sauce! C’était meilleur, mais je dois avouer que j’ai été légèrement déçue car je m’attendais à quelque chose de plus intéressant en goût. Apparemment le must, c’est quand même de prendre le Dolsot bibimbap celui avec le tartare de boeuf et l’oeuf cru sur le dessus… (suite au prochain épisode…).
Par contre, en terme de quantité on peut dire quAhssi est plus que généreux. Le bol est comme un puit sans fond tellement il y a de choses à manger, je n’ai pas pu finir. L’une des raisons pour lesquelles j’aime tant la cuisine coréenne, c’est en partie grâce aux pickles. J’aime l’idée de pouvoir picorer tout au long du repas (des légumes fermentées ici), un peu comme les tapas espagnoles mais version asiatique. Ceux d’Ahssi sont très bons, notamment la pomme de terre que je n’ai pas retrouvé ailleurs pour le moment. J’ai laissé de côté le kimchi que je n’arrive toujours pas à apprécier (bah oui, le chou chinois on l’a toujours mangé cuit à la maison…). C’est Papi qui était content et il a même ajouté qu’il avait l’air d’être fait maison!
Concernant les boissons, nous avons essayé deux vins au verre: le Baeksejou et le Bokbunja. Le Baeksejou est un alccol élaboré à partir de 12 plantes! On lui prête des vertus médicinales et selon une légende, une consommation régulière de celui-ci rendrait centenaire, d’où son nom « vin de cent ans ». Personnellement, je l’ai trouvé très peu sucré et avec un goût médicamenteux prononcé. Autant dire que je n’ai pas aimé du tout. Pour ceux qui apprécient le ginseng, cela pourrait vous plaire. J’ai donc lâchement abandonné mon verre pour piquer le Bokbunja de Papi. La condition sine qua non pour me faire boire: ajouter un peu de sucre et un arôme de fruit dans mon verre. Efficacité prouvée, j’ai beaucoup aimé. Le Bokbunja s’apparente au vin rouge français, et se fait grâce à la fermentation de framboises noires coréennes. Et la petite histoire concernant cette boisson? Elle serait un remède pour augmenter la vigueur masculine et traiter la stérilité féminine… Uhuh.
Source: bokboonja.hitejinro.com
Et mon portefeuille dans tout ça? Il est un peu plus léger. Avec une entrée à deux, 2 bibimbaps et 2 verres d’alcool nous en avons eu pour une quarantaine d’euros. Certes, les portions étaient énormes mais je trouve que les restaurants coréens se lâchent le soir au niveau des prix… Il est plus intéressant de manger coréen le midi, c’est deux fois moins cher. D’ailleurs, Ahssi propose un bento pour le déjeuner et j’aimerais bien voir ce que ça donne… C’est donc une adresse sans prétention que je recommande plutôt le midi!
Suggestion de plats coréens | Si vous ne savez pas quoi choisir au coréen, optez pour le Bulgogi au boeuf (qui est aussi un incontournable avec le bibimbap). C’est une sorte de mini barbecue avec des fines tranches de viande marinée. Simple et bon. En entrée, vous pourrez partager le Pajeon, une crêpe à la ciboulette et aux fruits de mer comme sur la ‘deuxième photo‘. Cela ressemble un peu à une espèce d’omelette fourrée, elle est très bonne accompagnée de sa sauce soja retravaillée.
Comment manger le bibimbap (1) (2) (3) | Mais pourquoi elle nous bassine sur la manière de manger un bibimbap? Bah c’est un peu comme le scone anglais, il y a une manière de procéder… Libre à vous de la suivre, ou non (mais ça serait un sacrilège, quand même).
Le bibimbap arrive généralement comme présenté sur la ‘première photo‘: la viande au centre avec les légumes qui recouvrent le riz, au fond du bol en pierre chaud. Le premier réflexe serait de prendre un bout de viande, de légumes et de riz… En fait, non. Les coréens aiment s’amuser. Il faut dans un premier temps ajouter la sauce pimentée (1) qui est servie à côté (ou posée directement sur votre table). C’est un peu un passage obligé, sans ça le goût ne serait pas le même. Testez le degré du piment avant, mais pour moi qui ne mange pas trop épicé chez Ahssi, j’en ai ajouté une grosse cuillère! Ca picote mais ça reste supportable. Ensuite il faut tout mélanger, déstructurer entièrement tout ce qui se trouve dans le bol chauffant (2) comme sur la ‘dernière photo’. Voilà, c’est prêt! Ce n’était pas très sorcier. Et on peut même oublier les baguettes pour se servir de sa cuillère (3) pour manger ce grand fouillis!