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« La vie est si déconcertante – c’est probablement pour ça que certains y passent autant de temps. » (p. 190)
L’auteur :
Flemming Jensen est né en 1948 au Danemark. Il est surtout connu pour ses one-man-shows, ses sketches radio et télé. Et pour ses livres. Lettres à Mogens, d’abord (Mogens, c’est son chien), et tout récemment ímaqa, le grand roman inuit qu’il mijotait depuis vingt-cinq ans.
L’histoire :
Max est conseiller politique de haut niveau. Il est l’homme de l’ombre, le génie. Il est malin et avec lui on s’en sort toujours. Seulement cette fois, Max a assassiné son meilleur ami, qui est aussi, accessoirement, le Premier ministre danois.
Coincé entre une insurrection groenlandaise et d’âpres négociations internationales, un match Danemark-Suède et l’intervention d’une jeune scoute peut-être pas si cruche qu’elle en a l’air, quel plan génial pourra-t-il échafauder pour se tirer d’affaire ?
Un texte décalé et burlesque sur fond de satire politique. (Présentation de l’éditeur)
Ce que j’ai aimé :
Max est un homme ingénieux, capable de mettre au point les plans les plus rocambolesques pour se sortir d’une situation difficile, et cette capacité à s’adapter fait sa force. Mais cette fois-ci, le hasard lui complique quelque peu la mise :
« Pourquoi je raconte tout ça ?
Parce que ça peut être une consolation pour beaucoup.
Un exemple du fait que ça peut mal se passer même pour le meilleur d’entre nous. Il n’y avait pas de problème avec ce plan – il y a seulement eu un accident, dont on ne peut pas se préserver.
On peut acheter un parapluie si le temps est à la pluie, mais rester sans défense devant une bouche d’incendie qui explose sur le trottoir. Ça ne fait pas du parapluie une mauvaise idée. » (p. 173)
En rencontrant la jeune Signe, une jeune scout qui s’est trouvée au mauvais endroit au mauvais
moment, sa vie va basculer irrémédiablement.
« N’oublions pas que cet homme si plein de pouvoir, habitué à jongler avec le destin des gens, n’était rien de plus qu’une personne tout à fait normale. Une personne habitée par l’angoisse, la joie, la tristesse, le bonheur et une nette tendance à la tendresse, comme chacun d’entre nous.
Au fond, max avait désespérément besoin que quelqu’un s’occupe de lui.» (p. 190)
Le blues du braqueur de banque est un texte drôle qui ne se prend pas au sérieux et joue de son originalité. Le lecteur est adroitement manipulé par les personnages, et court de surprises en surprises…
Mais derrière cette apparente légèreté, se cachent des ressources philosophiques, politiques, et psychologiques d’une richesse.
« C’est pourtant toujours comme ça qu’on résout les problèmes et qu’on évite les ennuis. Pas en supprimant le problème ou l’ennui, mais simplement en reformulant avec intelligence. » (p. 62)
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien
Premières phrases :
« Dans ce grand classique qu’est Le Radeau, nos créateurs fétiches ont souligné le fait que tout récit se doit d’être composé de trois parties : l’exposition, la description des personnages, le dénouement.
Il m’est important de respecter les célèbres interprètes ainsi que l’homme à l’origine de la pièce. Je me plie donc à cette intangible règle. »
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Tribulations d’un précaire de Iain LEVISON
Le blues du braqueur de banque, Flemming Jensen, traduit du danois par Andréas saint Bonnet, Gaïa Editions, avril 2012, 189 p., 17 euros
Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique organisée par Babélio.