Hasard de calendrier ou non, Nicolas Sarkozy en vertu de son statut de président du pouvoir d’achat s’est exprimé sans équivoque sur les conséquences de l’arrivée du quatrième opérateur français sur le marché des télécoms.
Sans surprise, le président accuse Free mobile d’avoir occasionné un impact négatif sur les principaux concurrents, impact se traduisant par des plans sociaux mais aussi des dégradations de qualité de service pour les consommateurs.
Selon des propos rapportés par Charlie Hebdo, Nicolas Sarkozy aurait exprimé son point de vue en ces termes :
La commission européenne n’a pensé qu’à la question du consommateur. Il y a quatre opérateurs aujourd’hui qui licencient tous parce que les prix se tirent vers le bas. C’est la qualité du service qui va être pénalisée et c’est l’emploi qui va être pénalisé. Je dis à la Commission européenne : nous devons changer notre manière de voir.
Cette déclaration arrive donc quelques jours seulement après que Martin Bouygues se soit indigné contre les propos tenus par Xavier Niel lors du lancement des offres de Free mobile :
On est dans un problème assez particulier. Je suis interloqué par le lancement de Free. On s’est fait injurier, insulter comme jamais personne ne l’a été. En vertu de quoi ? Je ne sais pas. On a traité nos clients de pigeons, etc. Il faut voir le service qui est offert par Free qui est une calamité
Selon le régulateur, ce serait pas moins de 10 000 emplois qui seraient menacés en raison de l’entrée de Free mobile sur le marché. Malgré le discours confiant des principaux concurrents, n’hésitants pas à affirmer que la « fièvre Free mobile est retombée ».
En revanche, il est dommage que le président ne mette pas en perspective ses propos avec les conditions d’attributions de la licence 3G au nouvel entrant :
Seul opérateur à avoir répondu à l’appel d’offre de l’Etat pour la quatrième licence, Free mobile sur l’aspect purement chiffré des choses reprend précisément la philosophie du regain de pouvoir d’achat prônée dès 2007 par le président de la république. Au sein même du gouvernement, le son de cloche est différent :
C’est une avancée importante en faveur du pouvoir d’achat des Français[...]C’est le gouvernement qui, en 2009, a pris la décision de favoriser l’arrivée d’un nouvel entrant sur le marché de la téléphonie mobile
Monsieur Eric Besson, ministre de l’industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique avait alors pris soin d’attribuer les mérites du lancement des offres à bas coûts de Free mobile au gouvernement.
En ce qui concerne l’emploi, c’est en décembre 2009 que l’ARCEP l’organisme en charge de la régulation des communications électroniques a pris acte de la volonté de Free mobile de constituer ses propres équipes de service clientèle pour lesquelles elle s’engage à employer d’ici à 2018 près de 5000 personnes sur quatre ou cinq nouveaux sites de production.
Concrètement, sur une période de 6 ans, l’opérateur s’engage à créer près de 13000 emplois directs ou indirects afin de maintenir ses engagements.