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On était à la « Journée pour le changement »

Publié le 16 avril 2012 par Plugingeneration @Plug_Generation

Par Sergent Pepper

« Les hot-dogs, c’est maintenant »

 

On était à la « Journée pour le changement »L’esprit encore légèrement embrumé du fait de la longue soirée de la veille, je retrouve mon comparse de la journée sur le quai du RER A aux Halles et l’on se dirige vers le grand meeting en extérieur de François Hollande, qui a lieu sur l’esplanade du château de Vincennes. A noter que le candidat Sarkozy tenait lui aussi un grand meeting parisien en ce même jour, dans l’ouest de Paris, sur la place de la Concorde. Il est d’ailleurs amusant de remarquer que la gauche choisit l’Est parisien – bien que Vincennes ne soit pas exactement le XIXème arrondissement - tandis que la droite se réunit dans les quartiers plus huppés de l’Ouest. A ségrégation spatiale, occupation politique différente.

 On arrive vers 14h20 à l’esplanade, il y a évidemment du monde mais on est loin de la marée humaine qui a pu être décrit ici (pour mémoire : http://www.plugingeneration.net/2012/03/on-etait-la-marche-pour-la-vie.html) à l’occasion de la « prise de la Bastille » par Jean-Luc Mélenchon et ses troupes. On observe un peu la foule, et, pris en flagrant délit d’exercice de sociologie de comptoir, constatons que celle-ci semble beaucoup moins caricaturale que les clichés que l’on peut lire sur les militants PS. En gros, les bobos cultivés ne sont pas l’unique spécimen que l’on retrouve devant le château de Vincennes. Il y a des jeunes, des vieux, des roots, des chauves, des blacks, différentes variétés d’hipster, et des individus lambda tels que votre serviteur. Etant donné qu’on est des militants concernés, plutôt que d’aller faire le tour des stands des différents associations et groupes gravitant autour du parti, on décide de se rassasier en tentant d’acheter des hot-dogs. Saine activité s’il en est, ma foi. C’est néanmoins plus complexe qu’on ne l’imaginait car on n’est pas visiblement pas les seuls à vouloir jouir de ce plaisir simple-mais efficace. Bref, inutile de vous mentir, l’heure que l’on passe dans la queue s’écoule fort lentement, et ce n’est pas le son qui sort du concert d’un obscur groupe antillais qui parvient à nous distraire.Une fois nos hot-dogs servis (big up aux hot-dogs socialistes à 6 euros d’ailleurs), par miracle, tout s’accélère. Najat Belkacem et Aurélie Filipetti se mettent à jouer les chauffeuses de salles, en annonçant les discours à venir de Delanoë et de Hollande, en invitant la foule à applaudir des salariés d’ArcelorMittal et en proclamant solennellement le nombre de personnes présentes, soit 100 000 (chiffre confirmé par les journaux le soir). Ca reste une affluence de petits joueurs par rapport aux JMJ soit dit en passant. La foule se met un peu dans l’ambiance, applaudissant chaudement les salariés lorrains. C’est donc à Bertrand Delanoë, en tant que régional de l’étape, que revient le rôle d’introduire la star de la journée. Et il le fait plutôt bien à vrai dire, son discours est plein d’énergie, il insiste beaucoup sur le fait qu’il a vu Hollande murir longuement son projet présidentiel.Voilà enfin le moment que la foule attend. Hollande rentre sur  scène et commence son discours. Après avoir longuement insisté sur l’importance d’aller voter et les dangers de l’abstention, il déroule toutes les points-clefs de son programme : la priorité donnée à la jeunesse et l’éducation, le souci constant de la justice, la lutte contre la spéculation, la crédibilité et le réalisme de son programme, la révolution fiscale, la restauration de l’unité entre tous les Français, le droit de vote des étrangers aux élections municipales… La foule kiffe...et moi aussi, confessons-le. Il apparait très décontracté, se permettant quelques blagues de bon aloi, sans jamais pour autant tomber dans le culte de la petite phrase. Il fait longuement référence à l’histoire de la gauche et des avancées sociales qu’elle a portées, en s’inscrivant dans une lignée qui va des lois fondatrices de la IIIème République jusqu’à Mitterrand, en passant par le Front Populaire et Pierre Mendès France. La foule applaudit à l’évocation de chacune de ces figures, mais je ne peux cependant m’empêcher d’être quelque peu consterné lorsque le nom de Mitterrand est accueilli par une clameur enthousiaste, bien plus que celle que provoque la mention de Léon Blum… La foule – les personnes les plus âgées en tous cas - ne semble pas toujours pas s’être remise de 1981, ce qui est quand même un peu triste ! Ce beau discours est seulement marqué par un incident indépendant de la volonté du candidat : le responsable de la transcription du discours sur les deux écrans qui entourent la scène écrit systématiquement Frédéric Mitterrand lorsque Hollande évoque l’ex Président socialiste… Flute.Le discours dure environ quarante-cinq minutes et se conclut évidemment pas des « François Président » que la foule répète pendant deux bonnes minutes. Afin d’éviter la foule dans le RER, nous repartons ainsi au son de la Marseillaise chantée en chœur par la foule. C’est beau la République parfois.


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