L'enfance de l'Art, d'Elzbieta
Publié le 16 avril 2012 par Onarretetout
C’est par Flonflon et Musette que j’ai découvert Elzbieta. C’était un spectacle avec des marionnettes. Donc, pas de dessins… Et j’ai eu envie d’en savoir plus sur le travail de cette femme qui s’adresse aux enfants d’une façon si simple, si particulière. Et j’ai lu L’enfance de l’art. Un beau livre, des dessins, des textes qui s’adressent aux adultes, finalement presque comme elle le fait avec les enfants. Un livre qui pourrait s’intituler « L’art de l’enfance ». Dans les deux cas, les mots nous feraient, nous font errer, et c’est très bien. Pourquoi voulons-nous, adultes, que les mots n’aient qu’un sens ? Pourquoi réduisons-nous une haie d’épines à des fils de fer barbelés ? Où avons-nous oublié la naïveté du premier regard sur les choses, quand elles ne sont pas encore définies, quand on ne leur a pas encore attribué de qualificatifs (beau, sale, grand, horrible, gentil, etc.) ? Elzbieta, au fil des pages, explique sa démarche, son respect des enfants, les souvenirs de son enfance aussi, ses dialogues avec les fées, les moments des histoires racontées, partagées. Elle passe des questions techniques et économiques de l’impression à celles de l’imagination, et dit comment les deux aspects se nourrissent en luttant parfois. Elle dit aussi qu’il lui arrive, dans le sommeil, de trouver les solutions aux questions insolubles. Elle conseille de tirer un trait horizontal au milieu d’une feuille blanche : un enfant verra tout de suite qu’il y a là une plage et la mer, la terre et le ciel, de quoi commencer une histoire. Rien que pour ça, ce livre est un trésor.