A l’heure où nous nous apprêtons à aller voter, la sortie DVD de ce film ne manque pas d’à-propos. Certains y verront de l’opportunisme, personnellement j’y vois l’occasion de me rattraper : j’avais complètement zappé le sujet. A l’origine, il s’agit d’un téléfilm, intitulé « Main basse sur la côte ». Devenu « Yann Piat, chronique d’un assassinat », ce qui semble plus explicite sur les affaires qui au début des années quatre-vingt dix, salissaient la réputation du Sud de la France, et du Var en particulier.
Là où une jeune femme se battra quasiment seule contre tous afin de redorer le blason de la politique. Au point d’y laisser sa vie. Antoine de Caunes a beau nous prévenir en préambule que, bien que jugée, des zones d’ombres demeurent encore dans cette histoire, on se fait très vite une opinion quant à la réalité du terrain de là-bas.
Celui que foulent , main dans la main, mafieux et politiciens véreux , afin de mettre sous coupe réglée , les marchés les plus juteux, d’un agrandissement de l’aéroport de Hyères, à la construction d’un ensemble touristique haut de gamme.
Il est amusant de constater que de Caunes confie tous ses rôles de méchants à des gens comme Jean Benguigui, André Wilms ,ou Gérard Meylan. Quasiment des contre-emplois, mais ils le font bien.
Estampillé FN, Yann Piat connaît ses premières désillusions politiques, en contestant l’attitude de celui qu’elle prenait alors pour un père, Jean-Marie Le Pen. Elle demeure à droite, moins extrême, sauf dans sa ténacité à faire éclater chaque fois la vérité. Au début Karin Viard, dans le rôle-titre ne m’a pas semblé très à l’aise, mais en prenant à bras le corps, comme l’aurait fait Mme Piat, ses dossiers et son personnage, la voici très convaincante sous la coupe d’un réalisateur qui hésite malgré tout à rentrer dans le lard de sa mise en scène. Et si ce n’est pas toujours bien dirigé, les événements sont assez forts, assez marquants pour nous emmener jusqu’au bout du combat de cette femme prisonnière d’un système érigé en place forte de la magouille nationale.
C’est une image du monde de la politique, peu flatteuse, qui semble avoir quelque peu disparu ces temps-ci, encore que du côté de Marseille, le PS a semble-t-il fort à faire avec quelques potentats locaux. Un coup à droite, et maintenant à gauche ? …