En attendant, en bonne masochiste que je suis, je me suis payée hier soir un petit combo cinématographique pour me mettre dans l'ambiance : La conquête de Xavier Durringer et L'exercice de l’État de Pierre Schoeller. A regarder précisément dans cet ordre, s'il vous plaît.
La conquête, synopsis : 6 mai 2007, second tour de l'élection présidentielle. Alors que les Français s’apprêtent à élire leur nouveau Président, Nicolas Sarkozy, sûr de sa victoire, reste cloîtré chez lui, en peignoir, sombre et abattu. Toute la journée, il cherche à joindre Cécilia qui le fuit. Les cinq années qui viennent de s'écouler défilent: elles racontent l'irrésistible ascension de Sarkozy, semée de coups tordus, de coups de gueule et d'affrontements en coulisse. La conquête : L'histoire d'un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme.
Si j'ai beaucoup aimé le jeu des acteurs et bien évidemment celui de Denis Podalydès, j'ai trouvé que le film manquait souvent de profondeur et j'ai moyennement apprécié le point de vue sur la vie sentimentale de Sarkozy. Il y aurait eu beaucoup d'autres choses à dire sur ces cinq années avant son élection à la présidentielle Ici, Xavier Durringer le rend presque sympathique... On a presque envie de le plaindre, le pauvre Nicolas, ou de l'admirer parce qu'il est parvenu à ses fins malgré ses très gros problèmes de couple. Et on oublierait presque comment il a récupéré les voix du FN pour être élu, comment il a semé la zizanie dans les banlieues en enlevant la police de proximité, j'en passe et des bien pires... La conquête reste toutefois un excellent film avec un jeu d'acteurs assez exceptionnel, à voir absolument!!
L'exercice de l’État, synopsis : Le ministre des Transports Bertrand Saint-Jean est réveillé en pleine nuit par son directeur de cabinet. Un car a basculé dans un ravin. Il y va, il n’a pas le choix. Ainsi commence l’odyssée d’un homme d’Etat dans un monde toujours plus complexe et hostile. Vitesse, lutte de pouvoirs, chaos, crise économique… Tout s’enchaîne et se percute. Une urgence chasse l’autre. A quels sacrifices les hommes sont-ils prêts ? Jusqu’où tiendront-ils, dans un État qui dévore ceux qui le servent ?
Il ne faut pas s'attendre à de l'action façon Hollywood, L'exercice de l’État est un film lent, torturé, qui reflète la pensée du ministre des transports incarné par Olivier Gourmet. Ici, Pierre Schoeller va décortiquer les rouages et les machinations de la politique en suivant un homme. On a beau savoir que la politique est un monde calculateur, hypocrite et faussement consensuel, L'exercice de l’État nous prend quand même aux tripes en nous rappelant que l'homme est un loup pour l'homme. Même si une pseudo amitié nait entre Olivier Gourmet et son chauffeur, amitié qui va lui redonner un semblant d'humanité et le sortir de son monde ouaté et superficiel, il est vite rattrapé par son ambition et sa soif de pouvoir. Seul Michel Blanc, le "Dir Cab" reste droit dans ses bottes et intègre jusqu'au bout, et il va le payer de sa personne. Un film qui peut faire froid dans le dos juste avant des élections, mais qui doit être vu absolument.