Parmi le ramassis d'inepties politiques qui ont émaillé cette misérable campagne présidentielle et parmi la platitude éditoriale qui a encombré les tables des libraires, on pouvait lire l'opus de Christophe Girard, maire adjoint en charge de la culture à la Ville de Paris et salarié du groupe LVMH.
Sous le titre « Le petit livre de la culture » (sic !) paru chez Flammarion, ce courtisan dévoile en 112 petites pages sa vision d'une culture gauchiste contre, je cite, « dix ans de gouvernance conservatrice qui ont fait de la France un pays divisé ». Une analyse — enfin peut-on parler d'analyse, plutôt une piètre propagande—, qui déballe une quarantaine de propositions où domine la pression fiscale on s'en doute, et qui ressasse les mêmes rengaines « face à une droite plus encline au divertissement culturel, aux coups médiatiques et aux conservatismes, la gauche a le devoir d'aller à l'encontre du courant dominant —la seule loi du marché— et de se réapproprier la culture comme enjeu de civilisation. » Rien que ça !
On ne peut s'empêcher d'ironiser devant une telle déclaration prétendiarde et éculée surtout lorsqu'on appartient à un clan socialiste qui transforme Paris en Disneyland, une capitale polluée par la passion marquée de l'édile pour la culture événementielle et populiste dont Christophe Girard est le chantre.
Cette arrogance gauchiste à se croire détenteur des clés de la culture est bête et insupportable, d'autant que les artistes intègres, les vrais, ceux qui ne passent pas leur temps à mendier des subventions, n'ont que faire de ces politiciens opportunistes qui brandissent la culture comme un hymen à leur médiocrité
La culture n'est pas socialiste, quand elle le devient elle n'est que la marque d'une propagande à la cubaine ou à la chinoise. Mais, il est vrai qu'avec son « petit livre de la culture » Christophe Girard se rêve déjà en Grand Timonier totalitaire du ministère de la rue de Valois...