Kony 2012 : 80 millions de vues sur YouTube et après ?

Publié le 16 avril 2012 par Tendancescom

Meilleure progression jamais recensée de l’Histoire du Web, l’association Invisible Children a trouvé le moyen d’informer et de sensibiliser l’opinion publique. Elle est la preuve du pouvoir des réseaux sociaux à rassembler une communauté autour d’une cause. L’engouement autour de cette campagne semble néanmoins être le revers de la médaille pour l’ONG.

Kony 2012 et le pouvoir des réseaux sociaux

Pour résumer l’histoire aux malheureux n’étant pas encore au courant, l’ONG Invisible Children retrace, à travers un documentaire de 30mn, ses actions menées pour arrêter Joseph Kony, leader de l’organisation de rebelles L.R.A (Lord’s Resistance Army) et numéro un des criminels de guerre sur la liste de la Cour Pénale Internationale.

Mis en ligne sur YouTube le 05 mars 2012, ce documentaire a fait l’effet d’une bombe sur le Web et est devenue en 5 jours, « la plus forte et la  plus rapide progression de l’histoire », selon le site Visible Measures

Avec plus de 6 millions de partages sur Facebook d’après le site de l’association, l’initiative a eu tellement d’ampleur que Barack Obama et les plus grandes stars comme George Clooney, Mark Zuckerberg ou Bono, leaders d’opinion dans l’implication à des causes, ont apporté leurs soutiens au projet.

Un projet controversé

Bien sur, un projet comme celui-ci apporte de nombreux commentaires.
Beaucoup de journalistes (articles Nouvel Observateur, l’Express…), experts et blogueurs (Visible Children, en particulier) reprochent à la vidéo un traité beaucoup trop superficiel et trop proche d’une réalisation hollywoodienne, comme l’a pu être la campagne d’Obama.

Les faits reprochés à cette vidéo sont multiples : une réalité déformée, un manque de transparence sur le financement du projet Kony 2012, des photos douteuses…

Suite à cela, l’association a même du mettre en ligne une vidéo apportant les preuves de sa bonne foi et de l’engagement certain de son combat pour l’arrestation de Joseph Kony.

Seul problème : sur Internet, tout est possible et les commentaires négatifs continuent à se propager, en plus des multiples parodies.

Les limites d’un engagement virtuel

Nous pensons que la campagne est nécessaire, que la cause est juste et que l’important est de mobiliser un maximum de personnes afin de faire bouger les pouvoirs publics. Nous savons que le succès de cette vidéo vient du buzz positif comme négatif.

On s’interroge tout de même sur « l’Après-Kony 2012 ».

Toutes ces vues sur Internet, ces partages sur Facebook, ces nombreux commentaires feront-ils évoluer la cause ? Pourquoi là où les média traditionnels échouent, Internet apporte l’engouement nécessaire à une cause ? Est ce que le fait que tout cela ne soit qu’un engagement virtuel ne démontre pas la démagogie et les limites pour les ONG de rassembler une communauté ?

Vos avis nous intéressent ! Qu’en pensez-vous ?

By Marie Berthon & Gabrielle Bernard