REC nous avait filé la pétoche avec raison ; un film assez gore, filmé à la première personne avec beaucoup d’ingéniosité. Qu’on aime ou pas, on craignait la surenchère, et REC2 se révélait assez fade mais pas inutile non plus. Seulement voilà, le concept était éventé. Paco Plaza (co-réalisateur des deux premiers) l’a bien compris, et décide pour ce troisième segment de s’amuser plus qu’autre chose, que ce soit avec les règles établies, ou l’ambiance générale. REC 3, une comédie?
Sans rien vous dévoiler, ce REC 3 se déroule chronologiquement en même temps que le premier. Un « infesté » est invité dans un mariage, et évidemment toute la petite communauté réunie dans une salle des fêtes va devoir faire face à un nouveau foyer d’infestation où les invités se transforment rapidement en une meute de zombies avides de chairs humaines. Histoire en vase clos dans le domaine accueillant la cérémonie, REC 3 ne fait pas dans la dentelle, et ignore les questions d’hygiène élémentaire. On suit le couple de mariés, décidés à survivre coûte que coûte, se transformer eux en héros bad ass pour éviter que leurs convives ne les dévorent tout crû. REC 3, c’est donc un mariage qui tourne mal, et rien que cela c’est déjà du bon second degré.
Pour le reste, Plaza s’amuse visiblement, reprenant l’identité visuelle des REC pour les premières minutes, avant de partir sur une réalisation classique. Bousculant l’humeur des premiers, il s’enfonce dans une version pseudo-parodique non dénuée d’humour, où le marié se transforme en chevalier pour aller sauver sa douce, cette dernière ayant décidé de défourailler du zombie à la tronçonneuse. Assez fatidique dans son déroulement, ce troisième volet ne fait pas plus que descendre un à un les protagonistes jusqu’au final grandiloquent, avec une joie non dissimulée. Certains personnages, parodiques (John l’Eponge…), pourraient même nous faire penser qu’à côté des litres de sang déversés, Plaza et les scénaristes ont voulus piquer un peu la société espagnole là où ça fait mal, en se jouant des codes religieux (même si pour le coup le prêtre est utile), et quelques vannes sur l’enjeu des droits d’auteurs, problématique du moment (surtout avec un cameraman faisant penser à un Alex de la Iglesia désabusé…). Mais c’est peut être trop en voir, car le principal reste le gore, et outre les effets spéciaux maîtrisés, REC 3 rappelle les grandes heures du cinéma décalé espagnol (tiens, on repense à de la Iglesia avec ses Jour de la Bete ou le Crime Farpait…). Un plaisir coupable, en robe de marié, donc.