Doomboy (Sandoval)

Par Mo

Sandoval © Paquet - 2011

Il souhaite qu’on l’appelle « Doomboy », en référence à un songe éveillé qu’il a fait. Doomboy est un adolescent. Il a une vie assez banale, partagée entre le lycée et les sorties avec quelques amis. Doomboy a le spleen depuis qu’Anny est partie… sa petite amie est morte il y a de cela un an. Depuis, il vit dans ses pensées, sa vie est mélancolie. Il se réfugie dans sa musique, voudrait pouvoir en vivre mais on lui fait comprendre qu’il n’a aucun talent. Alors Doomboy prend le large et trouve refuge dans son monde imaginaire.

Un soir après les cours, il se rend sur la jetée avec Sep, un pote d’enfance. A la demande de Doomboy, Sep a amené un vieil émetteur radio. Ce vendredi-là, à 17 heures, Doomboy diffuse pour la première fois son « son » sur les ondes. Quelques auditeurs tombent sur la bande FM par hasard et sont subjugués par cette musique étrange. Une semaine après, un vendredi à 17h, Doomboy reprend le contrôle des ondes. Sans savoir qu’il est écouté, il tripe sur les vibrations de sa guitare. Là, absorbé par sa complainte musicale, il communique avec l’au-delà, il crie sa souffrance et son amour à Anny.

Anny… comment c’est possible que je puisse toujours marcher et respirer sans chialer face à ton absence ?

Première rencontre avec Tony Sandoval avec un album que nous avions inscrit dans la sélection « En musique ! » sur kbd. Un album duquel se dégage une étrange sonorité, au carrefour entre monde réel et monde fantastique. Seul le personnage de Doomboy peut passer d’un monde à l’autre. Est-ce un album sur la folie ? Est-un un album sur l’adolescence ? Le suicide ? Difficile pour moi d’enfermer ce titre dans un genre ou dans un sujet.

Si j’ai apprécié l’album durant la lecture, j’avoue qu’aujourd’hui, il ne m’en reste rien, tout au plus un souvenir diffus. Le fait de n’être jamais réellement parvenue à cerner le personnage principal doit jouer dans ce constat.

L’aura de mystère qui plane autour du héros est préservée tout au long du récit. Si les 128 pages de l’album suffisent à comprendre son état d’esprit et sa douleur, elles ne suffisent pas à le connaître. On ne sait pratiquement rien de sa situation familiale excepté qu’il vit seul avec sa mère. Un solitaire qui nous permet difficilement de distinguer ce qui est du réel et de l’irréel. On en saurait presque plus des personnages secondaires du moins, leurs personnalités sont plus caractéristiques : le timide, le grande-gueule, la chef de groupe…

Qu’y a-t-il à comprendre de cette histoire ? Quel message doit-on retenir ? Les souvenirs de lecture s’effilochent à une vitesse folle au point que je ne garde en tête qu’une atmosphère composée de jaunes délavés, de bruns et de gris. La lenteur du récit se laisse envahir par une incroyable langueur. Seule la présence d’événements paranormaux décrits sur certains passages me font me rappeler que j’ai apprécié ce temps de lecture.

Mais je suis restée spectatrice de l’histoire… Cet album donne un sentiment de satisfaction trop éphémère pour que j’ai envie de le conseiller.

La chronique de La soupe de l’espace, Jérôme, Lunch et Zorg.

Doomboy

One Shot

Éditeur : Paquet

Collection : Calamar

Dessinateur / Scénariste : Tony SANDOVAL

Dépôt légal : septembre 2011

ISBN : 978-2-88890-438-0

Bulles bulles bulles…

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Doomboy – Sandoval © Paquet – 2011