Ne pas oublier le tréma. C'est lui qui donne au nom de famille ce soupçon d'étrangeté qu'on va retrouver dans le roman. Mirouet tout nu, ça fait bourgeois. Avec le tréma, on a quelque chose d'exotique, breton peut-être, ou surnaturel. Nous y reviendrons.
Donc, pauvre orpheline recueillie par son tuteur, le docteur Minoret (vous sentez les correspondances ? Ah, l'onomastique balzacienne!), ange fragile et vertueux, amoureuse du noble désargenté d'en face, en butte à la mère de l'aimé férue de quartiers de noblesse, tracassée par les héritiers du docteur qui craignent d'être défavorisés, Ursule est finalement dépossédée de l'héritage que voulait lui laisser le docteur. Puis harcelée de calomnies et de lettres anonymes, en proie au mobbing du voleur qui veut la faire décamper pour apaiser ses remords.
Mais le magnétisme existe. Mesmer et Swedenborg viennent en aide à l'orpheline. Le tuteur réapparaît en rêve à Ursule, confond les prévaricateurs et les punit. Ursule épouse son noble. Tout finit bien pour les vertueux.
Entre temps, intrigue serrée comme sait les faire Balzac et portrait d'une petite société. Bravo !