Dans mon article précédent, je vous ai parlé d’un projet d’apprentissage en ligne pour aider les canadiens à développer des compétences dans plusieurs domaines dont lecture et la rédaction. Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter une approche plus révolutionnaire de la formation des adultes. Cette approche est révolutionnaire d’abord par sa méthode d’apprentissage et aussi par son objectif qui est de favoriser le développement.
Le programme
Le Lifelong Learning for Farmers (L3 Farmers) a été développé en 2004 en Inde par le Commonwealth of Learning dans le but de d’utiliser les nouvelles technologies comme outil de formation et de développement.
Les cibles
Le L3 Farmers cible essentiellement les populations les plus vulnérables (communautés rurales, femmes et pauvres) et les encourage à utiliser les NTIC pour développer leurs compétences dans le domaine agricole.
Les objectifs
Ce programme a pour mission de favoriser le partage de connaissances disponibles dans le domaine de l’agriculture. Son objectif premier est donc le transfert de compétences pour aider les populations rurales à devenir plus compétitives pour faire face aux producteurs étrangers.
Plus spécifiquement, le L3 Farmers permet aux cibles de :
- suivre un apprentissage à leur rythme
- apprendre des techniques de production plus efficaces
- s’organiser pour faire connaître leurs produits et contribuer au maintient de la sécurité alimentaire
Les partenaires
Afin de favoriser le transfert de connaissance, le programme repose sur le partenariat entre quatre acteurs clé :
- Les fermiers
- Un consortium de centres de documentation qui ont réussi à capitaliser un grand nombre d’information dans plusieurs domaines tels que l’agriculture, l’élevage, les sciences etc.
- Les centres de communication qui se chargent d’envoyer les messages textes aux cibles. Ce sont eux qui font le lien entre les consortiums et les fermiers.
- Les banques commerciales qui octroient des crédits aux agriculteurs pour les aider à investir dans leurs activités.
Limites
C’est un fait : les pays en développement – et surtout les régions reculées – sont encore à la traine dans la couverture de réseau mobile (manque d’infrastructures). La majorité de la population n’a pas les moyens de se procurer un téléphone cellulaire. Il est clair que l’Inde est pas mal en avance en terme de technologie mobile notamment grâce au groupe Tata Communications mais ceci n’est pas le cas de tous les pays du Sud. Dans ces conditions, est-ce qu’une telle initiative ne serait pas comme un coup d’épée dans l’eau?
Par ailleurs, je m’interroge sur un élément clé de ce projet : sa capacité à favoriser la création de nouvelles connaissances. Le projet met l’accent sur l’apprentissage collectif en favorisant le transfert de connaissance des consortiums vers les fermiers. Mais est-ce que les fermiers peuvent à leur tour envoyer des SMS aux consortiums pour à leur tour partager leurs propres suggestions, expériences? Dans quelles mesures est ce que l’apprentissage et l’expérience des fermiers du village X peut être transféré à ceux du village Y ?
Technologie mobile et agriculture en Inde
INDIA: Soon, farmers to detect crop disease via mobile
Indian Farmers Use Mobile Phones to Control Irrigation
Cellphone-based facility developed for farmers