Requins d'eau douce (Heinrich Steinfest)

A Vienne, le corps d'un homme est retrouvé dans une piscine, située sur le toit d'un immeuble. Les premières constatations font état d'une mort consécutive à une attaque de requin. Autre fait étrange : l'on retrouve une prothèse auditive sur la scène de crime. Manifestement, il en faut davantage pour déstabiliser l'inspecteur Richard Lukastik, dont les méthodes d'investigation sont parfois déconcertantes. Ce polar est d'autant plus subtil que l'intrigue débute par une incongruité pour aboutir à un dénouement savamment explicité. Pour autant, si le rythme imposé par l'auteur semble lent, il est essentiellement dû à de nombreuses digressions à caractère philosophique. Toutefois, Richard Lukastik est un flic aussi attrayant qu'iconoclate : amateur de musicologie, il n'en est pas moins un inconditionnel du penseur Ludwig Wittgenstein. De ce point de vue, la galerie de personnages développée par Heinrich Steinfest est digne d'intérêt : la dérision est souvent présente pour souligner petites et grandes faiblesses du genre humain.