On apprend que LATOUR a décidé de ne plus vendre son cru en "primeurs".
Outre que cela montre à quel point son propriétaire a une aisance financière singulière, ce n'est quand même pas une exception dans le monde des grands vins. Il suffit de penser à Vega Sicilia, Lupicaïa et autres crus comme certains barolos qui pratiquent sagement des mises sur le marché une fois le vin ayant atteint un certain âge dans les chais du domaine.
Quelle sera la réaction du négoce qui perd ainsi un de ses fleurons lui faisant gagner de solides profits rapidement et une trésorerie nécessaire au bon fonctionnement de leurs affaires ?
Quels seront les châteaux qui suivront ? Cela va t'il permettre à Latour de squizzer les intermédiaires en sortant ses vins à un prix plus proche du marché ? Qui, à Bordeaux, a les moyens d'une telle politique ?
C'est aussi avoir une sacrée confiance dans ce marché car, faut-il le répéter, que des fortunés achètent ces vins, soit : mais on a le droit de penser que c'est majoritairement dans un but de spéculation, ces acheteurs se gardant de les consommer, vu les prix à 4 chiffres ?
Parker bondit sur cette nouvelle en souhaitant, carrément, la fin du système des primeurs en rappelant une règle économique générale : qui achète un bien avant même qu'il soit disponible pour son utilisation finale ?
Bon : beaucoup de questions mais on est sûr que cela va faire quelques bruits dans le landernau de Bordeaux !
Ce n'est pas demain que ce système qui a de vieilles racines et qui a montré son efficacité pour la promotion mondiale des vins de Bordeaux, va disparaître.
Encore une preuve, s'il le fallait, que bien des domaines vont s'orienter vers la notion de "marque", à l'exemple des Vuitton et Hermès.
Un dernier point : cela signifie t'il qu'il n'y aura plus de dégustations primeurs au château Latour ? Et quels seront les journalistes professionnels qui auront accès - gratuitement - à ces crus à 4 chiffres ?
Désolé d'écrire un billet qui fourmille de questions : on aura des réponses un de ces jours :-)