Bellflower // De Evan Glodell. Avec Evan Glodell et Jessie Wiseman.
Surprenant film, Bellflower nous offre un film assez atypique et assez bien foutu dans son genre, et je parle évidemment de l'esthétique, avec un scénario pas toujours bon, mais qui reste
suffisamment lisible pour donner envie de rester jusqu'à la fin. Car la force ce n'est pas tant l'histoire mais les personnages et l'aventure qu'il nous fond vivre entre humour parfois un peu
borderline et plus trash, mais également drames. Bellflower est une aventure amoureuse, perdue, solitaire, qui tente de se trouver tout au long. Au long d'un film construit de façon presque
artisanale mais jouissif, qui tient aux tripes du début à la fin grâce à des mélodies sélectionnées au poil, et à une image ensoleillée qui ferait presque voyage. Evan Glodell donne un sens à son
film en parlant d'une jeunesse étriquée qui a besoin de se libérée des codes et de ce qui la retient dans ce monde. On a de la violence, aussi bien gratuite que justifiée. C'est un film qui
éblouira parfois, mais laisse surtout un arrière goût de film fait maison que j'ai bien aimé.
Woodrow et Aiden, deux amis un peu perdus et qui ne croient plus en rien, concentrent leur énergie à la confection d’un lance-flammes et d’une voiture de guerre, qu’ils nomment "la Medusa".
Ils sont persuadés que l’apocalypse est proche, et s’arment pour réaliser leur fantasme de domination d’un monde en ruine. Jusqu’à ce que Woodrow rencontre une fille… Ce qui va changer le cours
de leur histoire, pour le meilleur et pour le pire.
Sans être la surprise cousue par la presse française, Bellflower est avant tout un film d'âme. Il nous plonge dans l'univers de ses personnages tout en critiquant la société dans laquelle ils
évoluent. Le rapport avec les femmes, le rapport avec leurs passions ou encore le rapport avec l'amitié permet surtout de captiver le spectateur. Même si le film parait par moment bancal, dans
une histoire qui part dans tous les sens (j'ai eu du mal à trouvé la logique du film et de son récit). Ce qui aide le film c'est son côté trashouille finalement, derrière une esthétique
travaillée qui permet de nous plonger dans un univers chaleureux malgré son côté spumeux. Les tribulations de ces deux amis, qui font les 400 coups c'est peut être l'histoire d'amitié dont vous
aviez rêver. Le film vous fera alors plaisir et vous fera rêver. Pour ce qui est de ma part, je n'ai pas totalement adhérer à tout ce que Bellflower raconte même si je vous avouer qu'il n'est pas
mauvais en soit (disons que la forme aide un peu le fond).
Fétichisme de Mad Max vous trouverez ici un film à la hauteur d'un hommage amateur. C'est curé à la référence bien sentie notamment dans les sublimes décors. Parfois bien foutus, parfois un peu
trop crâneur. Car oui, le film veut par moment trop en faire (on a des longs plans contemplatifs qui sont uniquement là pour lécher les bottes des critiques qui aiment ça, et qui vont laisser
tomber la langue façon cartoon). Mais au fond, Bellflower est un film violent qui en a dans le coffre. C'est assez réussi pour mérité le coup d'oeil ne serait-ce que pour son univers, classique
mais traité de façon atypique et sa mise en scène. Evan Glodell réalise ici son premier film, de façon super amateur, avec un cast impressionnant d'inconnus eux aussi, mais ce n'est pas tant les
têtes d'affiche qui fond les films. Le fait qu'ils soient tous inconnus aide donc à se laisser prendre par l'amitié et les personnages, que l'on croit forcément un peu plus.
Note : 6.5/10. En bref, assez surprenant malgré un scénario bancal et pas toujours juste.