SELLES SUR CHER: Renaissance d'un château

Publié le 15 avril 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
PLAN DU SITE Abonnez-vous à nos flux par rubriques! Recherche d'évènements à venir dans l'agenda interactif Mais elle ne se résume pas à cela, l'histoire est aussi très présente dans cette bourgade du Loir-et-Cher où on peut voir entre autres, l'abbatiale Notre-Dame-la-Blanche, construite au XIIe siècle; le cloître de l'abbaye Saint-Eusice qui abrite actuellement l'Hôtel de ville; la Tour de la Porte aux Renards, vestige des fortifications sur un quai du Cher; différents endroits où Jeanne d'Arc est passée et le château. Sa construction a commencé en 935, il a subi maintes transformations et appartenu à plusieurs propriétaires qui se sont succédé. Parmi lesquels Philippe de Béthune, baron puis comte de Selles, baron de Charost, de Mors, seigneur de Font-Moireau, qui s'y installe en 1604. Cet homme d'armes, gentilhomme de l'administration royale et diplomate, né en 1565 et mort en 1649 au château même, n'était autre que le frère puîné d'un personnage plus connu, ministre de Henri IV, surintendant des finances, autrement dit Maximilien de Béthune, marquis de Rosny, fait duc et pair en 1606, sous le nom de Sully, avec lequel il a franchi les siècles. Ne serait-ce que grâce à sa devise tout empreinte de sagesse "Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France". Notre Philippe de Béthune dont une rue de Selles perpétue le souvenir, avait aussi obtenu le titre de cardinal à la curie romaine. Cette onction religieuse lui avait fait fonder à Selles une congrégation de Feuillants et une maison des Ursulines destinée à accueillir des sœurs du couvent de Blois.
D'avatar en avatar, nous arrivons en 2001 où le château est cédé à une SCI, société civile immobilière, par la famille du Moulinet d’Hardemare qui en était propriétaire depuis les dernières décennies du XIXe siècle et l'avait fait restaurer. Depuis les premières années du XXIe siècle, il était fermé, de temps à autre des rumeurs circulaient, il allait être transformé en restaurant ou en hôtel... Rien de tel ne se produisit et voilà qu'en ce printemps 2012, l'édifice renaît grâce à la volonté d'un couple habitué à ce genre de rénovation. Ils le découvrent, en tombent amoureux et décident de lui redonner vie, sollicitent les banques qui se laissent fléchir et se mettent au travail. Lui, Michel Guyot, à qui l'on doit depuis 1979, la renaissance du château de Saint-Fargeau dans l'Yonne. Le spectacle son et lumière qui y est organisé chaque vendredi et samedi de la période estivale, fait revivre de glorieuses pages de l'Histoire. Il est aussi le créateur de Guédelon, ce chantier médiéval de construction d'un château-fort avec les pratiques et les matériaux du Moyen-Age, la première pierre en a été posée le 20 mai 1997, sur la commune de Treigny, en Puisaye. On attend la réalisation complète pour 2023 et le succès est tel que chaque année des centaines de milliers de visiteurs s'y exercent. Elle, Noémi Brunet est fascinée par les châteaux, l'état de délabrement de celui de Selles l'a bouleversée et elle a décidé de s'investir pour sa sauvegarde et de mettre la main à la pâte, pas du tout rebutée par la tâche titanesque qui l'attendait. Elle a su aussi communiquer son enthousiasme à des bénévoles qui sont venus la rejoindre et lui prêter main forte. Cette illustre construction pillée, vandalisée, dégradée mais sauvée ne pourra qu'ajouter à la renommée de Selles et attirer les visiteurs avec toutes les retombées que cela peut sous-entendre. Noémi Brunet est aussi l'auteur de "Délicieuses recettes des cuisines du château de Saint-Fargeau", ouvrage sélectionné pour le Prix gourmand World cook Book awards 2011. Dans sa préface, elle révèle "J’aime la nature, je cultive mon jardin potager, je vais au marché et je cuisine pour les gens que j’aime. La cuisine est juste quand les choses ont le goût de ce qu’elles sont". De son enfance puisayenne, elle a gardé le goût de la nature, des bons produits du terroir qui constituent la base de plats simples, aromatisés aux fines herbes du jardin. L'écrivain Sidonie-Gabrielle Colette, native de Saint-Sauveur en Puysaie, ne les eût point désavoués. Cet ouvrage sera naturellement en vente à la boutique de souvenirs du château où l'on trouvera également des produits du terroir. Par ailleurs, des ateliers de jeux de construction médiévale seront installés et et il sera possible de consulter des bandes dessinées illustrant le Moyen-Âge.

Le 28 avril, Michel Guyot et Noémi Brunet recevront la juste récompense de leur engagement, les Sellois et les autres aussi pourront visiter la dizaine de salles qui ont été rénovées mais également admirer la série de peintures murales qui se trouvent dans les pavillons dorés qu'avait aménagés vers 1620 Philippe de Béthune, en outre amateur d'art éclairé. La finesse des visages des personnages de l’Antiquité qui sont représentés est exceptionnelle. Pendant ce temps-là, les enfants se familiariseront avec les écuries et se distrairont avec les animaux de la ferme, en particulier l'âne Anatole qui à dix mois, ne songe encore qu'à s'amuser...





Selles-sur-Cher est à 223 km de Paris, 42 de Blois, 102 d'Orléans et 20 de Romorantin. La ville est bien desservie par des trains TER de la région Centre qui circulent sur la ligne de Tours à Vierzon-Ville ou Bourges.
En voiture depuis Paris, il faut rejoindre l'A10, la suivre vers E5 / A71 / Toulouse, à la sortie 3 prendre la direction de Lamotte-Beuvron/Nouan-le-Fuzelier et suivre D923 / Neung-sur-Beuvron / Chambord/Blois, c'est très bien indiqué.

Château de Selles-sur-Cher
1, place du Château
41130 Selles-sur-Cher
Tél: +33 (0)2 54 97 76 50 et +33 (0)6 32 37 05 73
www.chateau-selles-sur-cher.com
email: noemi.brunet@orange.fr
Visite libre, ou guidée sur réservation. 
Tarifs: 8 € pour les adultes, 5 € pour les enfants de 4 à 16 ans, et 6 € pour les groupes de 20 personnes au minimum.
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