Avec ses effets de zoom et de focus façon « sur le vif », Peter Berg lorgne plus souvent vers JJ Abrams que Michael Bay.
Battelship est d’ailleurs en substance d’avantage un pilote de série télé suivi du premier épisode, qu’un véritable blockbuster.
Tout est pourtant fait pour « gonfler » le film, mais la qualité moyenne des inserts sur fond vert, l’alternance des scènes de studios et des plans truqués, trahissent son côté « Low budget ». Une tendance réelle et croissante à Hollywood, qui consiste à faire des économies sur les scènes de dialogues (cf la bande-annonce de Avengers), pour mettre le paquet sur les CGI et le marketing. Du coup, l’industrie du cinéma US tend à créer une forme d’objet audiovisuel non-identifié, ni véritablement film de cinéma, ni série TV, mais un produit hybride dopé au sound design et à la musique au mètre. Le casting de « seconds couteaux » sans stars (Liam Neeson en mode croisière s’amuse) semble aussi avoir fait les frais des choix de production. Mais ce qu’il manque vraiment à Battleship pour sauver les meubles tient en un seul mot: une mythologie. Là où Transformers bénéficie de la mythologie établie par la série animé des 80’s, Battleship en est non seulement dépourvu, mais ne bénéficie même pas d’un postulat de départ minimum. Que veulent les aliens? Pourquoi aiment-ils l’eau? Un série Tv aurait le temps de lever tous ces mystères sous forme de twist et de révélations (Galactica) , mais un long métrage a besoin d’un canevas solide; on pense à l’utilisation habile de la voix off dOptimus Pr’ime en ouverture de Transformers qui suffit a planter le décors.
Pourtant Battelship a quelques atouts, comme sa première heure d’exposition plutôt réussie, et bourrée de clins d’oeil aux Pop Corn movies 80’s. Mais l’enjeu de l’affrontement Navy-Aliens manque de dramaturgie et n’est pas suffisamment opératique pour transcender le divertissement. On est à mille lieu des robots de Transfomers incarnés, lyriques, bénéficiant d’une identité propre, et plus proche des extra-terrestres de fête foraine de Cowboys & Envahisseurs. Battleship offre tout de même quelques pastilles de pur fun et met dans le mille en envoyant sans prévenir les riffs imparables de AC/DC et le Fortunate Son du Creedence Clearwater Revival. Comme si Peter Berg nous rappelait qu’on était juste là pour se marrer.