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Le MAR, l'Europe, et les présidentielles

Publié le 14 avril 2012 par Laurelen
La déferlante de candidats à la présidence de la république, pourrait laisser
croire aux réunionnais qu’enfin, il y aurait des politiques qui s’intéresseraient à
leur sort. Alors qu’ils viennent seulement faire l’appoint en voix. Plus de 580 000
électeurs inscrits çà compte. Pourquoi alors, les uns et les autres ne nous parlent
pas de ce qui se prépare après les présidentielles et les législatives.
Quelque chose qui conditionne toutes les promesses « gobe kouyon » lancées à
la cantonade par les différents candidats visiteurs ou leur délégués locaux.
Le même silence est observé dans la presse et les différents médias, on ne peut
pas s’éviter de se poser la question du POURQUOI. Pourquoi personne ne parle
d’un Traité européen qui se trame en silence dans le dos d’un électorat qui s’apprête à désigner le président de la République, un traité, pire que celui de Maastricht, disons un Maastricht puissance dix. Le silence devient de plus en plus insoutenable sur le M.E.S (mécanisme Européen de Stabilité). Traité déjà signé le 2 février dernier par les 25 chefs d’Etat de la zone euro à Bruxelles.
Le M.E.S se présente comme une nouvelle institution financière de l’Union Européenne, genre FMI niveau européen avec lequel est prévu une étroite collaboration pour soumettre davantage les peuples européens aux diktats des institutions financières internationales. Le député UMP Henri Plagnol, rapporteur pour la commission des affaires étrangère le dit clairement « Il s’agit de créer un fond monétaire européen, avec toutes les prérogatives attachées à ce statut » ;
La Grèce paye en ce moment le prix fort, un prix que refuse le peuple grec, qui oblige le gouvernement à revoir sa copie, et à envisager des élections anticipées pour le 6 mai prochain. C’est ce qui se prépare pour l’ensemble des peuples d’Europe. Après la Grèce, la menace mortifère plane sur l’Espagne, le Portugal en premier, toutes les nations de la zone euro seraient dans l’œil du cyclone de la dette, du déficit et des agences de notation. La France à déjà perdu son triple A.
Le FMI a suffisamment démontré depuis 30 ans ses qualités de malfaisance dans les pays du tiers monde, en Afrique, en Asie , en Amérique latine pour les contraindre au remboursement d’une dette préfabriquée de toutes pièces, favorisant le pillage et le dépeçage de ces pays avec la bénédiction criminelle des dirigeants installés pour appliquer ce qu’ils appellent le « programme d’ajustement structurel, la Cote d’Ivoire, avec A.Ouattara en est le dernier exemple.
Si le FMI saigne principalement l’Afrique. Le M.E.S, copie conforme au schéma du FMI sévira dans les pays d’Europe de la zone euro.
Le capital de départ de ce fond monétaire européen serait fixé à 80 milliards d’euros – mais pourrait être augmenté de 700 milliards, soit cinq fois le budget annuel de l’Union Européenne. Chaque pays de la zone euro devra y contribuer. Pour la France ( en crise), ce sera 20,4% du capital total, soit plus du tiers du budget de l’Etat qui devra être versé irrévocablement et inconditionnellement dans les sept jours suivant la demande. (art.9 du traité)
On a entendu Hollande du PS et Mélenchon, parler, évoquer au hasard de leur discours de renégociation de différents traités – sans nous dire lesquels, un flou total entretenu… qui ne les engage à rien. Aucun de ces candidats de gauche n’ont parlé de sortir de ce goulot européen d’étranglement de l’économie française. Pourquoi ce silence. D’autant que ce M.E.S s’imbrique dans un autre traité, le T.S.C.G ( Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance européenne )– traité qui sera ratifié en juin, donc vraisemblablement après les élections présidentielles et législatives. Le TSCG, c’est quoi, puisque personne n’en parle, c’est un traité européen qui fera obligation aux pays de la zone euro d’inscrire dans leur Constitution nationale – ce dont on a déjà entendu vaguement parler « la fameuse règle d’or ». Une règle qui interdit les déficits, et exige une réduction de 5% par an des dettes publiques. Pour la France se sera de 80 milliards d’euros, plus le paiement de 50 milliards des intérêts courants ( soit 20% du budget de l’Etat). Le MES et le TSCG sont complémentaires l’un à l’autre, ce qui veut
dire que l’octroi d’une assistance financière à un pays endetté ( la France de 1700 milliards d’euro, représente 85% de son PIB), en vertu du MES sera conditionné à partir du 1er mars 2013 à la ratification du TSCG par l’Etat membre concerné. Il ne sera pas possible de prétendre s’opposer à la fameuse « règle d’or » évoquée de temps à autre par le président de la République, pour ne pas effrayer l’électorat. Le MES et le TSCG engagent l’Europe, dont la France, la Réunion aussi dans l’austérité pendant des décennies. Pour réduire la dette de la France dans les proportions envisagées, il faudrait privatiser tous les hôpitaux ou
toutes les écoles publiques. Alain Rousset, le président P.S de l’association des Régions de France, ainsi que Claude Lebreton, président P.S des départements de France déclaraient le 9 février dernier que « la lutte contre le déficit public est une priorité » . On sait donc à quoi s’attendre avec l’élection d’un François Hollande à la présidence de la République. – qui interpellé par ATTAC ne se prononce pas clairement..
Alors que les socialistes avaient la possibilité de freiner la politique de Sarkozy, en votant contre le MES, ils ont fait un choix contraire. Ils ont laissé filer à l’Assemblée nationale le 21 février, et en s’abstenant au Sénat le 28 février, où ils sont majoritaires, ils ont permis l’adoption de ce traité européen. Si le petit député de St Joseph faisait parti de ceux qui accompagnent la politique de Sarkozy/ Merkel, l’autre député PS J.Claude Fruteau, un peu comme d’habitude émargeait aux absents. Dans le camp UMP, fidèle à lui même R.Paul Victoria a voté le MES avec ses compères de l’UMP., comme Jacqueline Farreyol au Sénat, accompagnant ainsi le plan d’austérité généralisée pour les peuples européens. La Réunion faisant malheureusement parti de l’Europe fera également les frais de ce plan de destruction de l’économie et de l’austérité. Le silence de « notre député européen » par délégation est inquiétant.
Pour ne pas effrayer l’électorat donné indécis selon les sondages, s’installe ainsi une chape de plomb sur les manœuvres en préparation contre les populations. Les plans de rigueur à venir visent, les services publics en général, les conventions collectives, la sécurité sociale, la santé, les retraites le chômage. Le consensus entre la droite UMP et les socialistes pour une alternance éventuelle apparaît clairement et se confirme par les politiques menées dans les départements et régions dirigées par les socialistes.
En signant le 2 mars le traité, le président Sarkozy s’est même félicité que ce traité s’appliquera aux gouvernements quels qu’ils soient, de gauche, de droite ou du centre, ce que vous voulez. Ces gouvernements devront imposer eux mêmes les coups contre la population, contre les travailleurs – pour le remboursement de « la dette publique » créées par les subventions et plans d’aide aux banques et aux patrons. La Grèce en est l’exemple frappant, l’Espagne et le Portugal se trouvent aussi dans la ligne de mire des prédateurs, sans oublier la France. Notre pays la Réunion, cet appendice colonial de l’Etat français ne sera pas épargné par le cyclone de l’austérité qui déferlera sur l’Europe… L’application en France, et en Europe provoquerait un chaos pire que ce que vivent les grecs.
Une collusion droite/gauche, UMP/PS semble se dessiner pour répéter secrètement le coup du 29 mai 2005.
Les français ayant voté à 54% contre le traité de Lisbonne., une majorité UMP et PS réunis en congrès à Versailles les ont dépossédé de leur vote. Un véritable attentat contre la démocratie s’accomplissait !!! La déclaration du Président Sarkozy faite sur RTL le 27 février dernier, où il écartait toute idée de référendum sur le sujet ne laisse plus de place au doute.
Cette campagne électorale menée au pas de charge par les candidats venus à la Réunion, nous donne l’impression qu’on pousse sous le tapis ce qui dérange, le M.E.S/TSCG en feraient donc parti. Les prétendants au trône de l’Elysée n’apparaissent -ils pas comme « dé gran prometèr, mé ti donèr » des marabouts grands discours, des charlatans dépêchés dans la colonie pour abuser une fois de plus, un électorat, une population assoiffée de changement, mais peut avertie de la chose politique. Avec un tel catalogue de promesses, mensongères à l’évidence vue les contraintes de l’Europe, ces visiteurs d’un jour justifient davantage la position responsable du Mouvement Anticolonialiste, le LPLP, adoptée le 17 mars dernier à savoir le boycott des élections présidentielles françaises. Les colonisés que sont les Réunionnais, n’ont pas à s’ingérer dans la politique intérieure française. Les Réunionnais n’ont pas à servir d’appoint, ou
d’apport électoral aux candidats briguant la plus haute charge de l’Etat français - qui pourrait contredire la volonté du peuple français dans son juste combat pour plus de justice et de démocratie.

La Réunion le 12 avril 2012
Pour le M.A.R : J. Claude BARRET
Tel :0692 44 42 85

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