Voici donc que se termine l’aventure d’Amy Reeder sur Batwoman après seulement trois numéros. Trois numéros en demi teintes pourtant pleins de bonne volonté, mais plombés par une structure scénaristique désarçonnante et inadéquate. Alors tout ce que j’ai pu dire lors de mes reviews des #6 et #7 de Batwoman, j’aurais tendance à le redire pour ce #8, c’est à dire que cet épisode est bon mais qu’il manque cruellement de cette âme qui habite les autres épisodes de notre héroïne en rouge et noir : quelque chose qui fait que lorsque vous entrouvrez ce comic-book, vous êtes littéralement happé et vous ne pouvez plus le lacher jusqu’à ce que vous ayez terminé.
Cette nuit, j’ai beaucoup réfléchis (vous foutez pas de ma gueule) et j’en suis parvenue à la conclusion que l’univers de Batwoman est devenu malheureusement quasiment indissociable de celui de son dessinateur phare. Amy Reeder est une artiste formidable et trés talentueuse, j’ai eu la chance de m’intéresser un peu à son parcours en ayant lu Madame Xanadu que je vous conseille vivement. Mais DC ne lui a pas rendu service en lui offrant Batwoman sur un plateau doré. Les premières covers annulées auraient dû nous mettre la puce à l’oreille, DC Comics a littéralement saboté son travail créatif, je ne sais pas trop de quelle manière mais il n’y a qu’à voir la différence entre le #0 et ce numéro pour s’en convaincre.
Ensuite, Kate Kane fait partie de ces personnages qui sont devenus au fil du temps de véritables objets iconographiques. Greg Rucka et JH Williams III sont responsables de cet incroyable statut, la plupart des lecteurs auront désormais tendance à exiger qu’il en soit toujours ainsi, et DC fera en sorte d’exaucer ce voeux quitte à sacrifier un artiste sur l’autel du “style”.
En fait j’essaie tout simplement de comprendre pourquoi Reeder a raté son rendez-vous avec Batwoman, alors qu’il avait si bien démarré.
Bon, mais ne parlons pas uniquement des choses qui fâchent. Concernant l’histoire nous sommes encore en train de réunir les pièces du puzzle qui lient les différents héros et villains, et comme je l’ai déjà dit la lecture n’en sera que plus reposante lorsque cet arc sera terminé. A noter que l’univers de Batwoman continue de s’étendre dans le DCverse, alors que le mois dernier on voyait Killer Croc et on faisait allusion à Green Arrow, c’est cette fois-ci du côté des Amazones que la série fait référence, comme pour inscrire notre héroïne préférée pleinement dans la nouvelle continuité.
Les tensions entre Chase et Kate constituent bel et bien l’une des meilleures facettes de l’intrigue ainsi que l’inévitable conflit entre Kate/Batwoman/Maggie. Mais dans l’ensemble aucune véritable surprise ne nous fera sauter au plafond comme se fût le cas en tournant quasiment chaque page du premier arc.
Ne vous méprenez pas. Je ne suis pas forcément déçue par ce huitième numéro. C’est juste que je connais le potentiel de chacun des acteurs concernés mais je ne comprends pas pourquoi la sauce ne prend pas.