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Propos du père François du 10 avril 2012

Publié le 14 avril 2012 par Maurice Puault

 

Père François

Romainville, le 10 avril 2012

Propos du père François

Je n’ai pas vraiment envie de vous parler de la campagne électorale ; d’autres le font bien mieux que moi.

Je me contenterai de répéter que Mélenchon fait un malheur et qu’il surclasse, et de loin, les autres orateurs. 1)

Non, je voudrais écrire aujourd’hui sur le meurtrier fou de Toulouse, non pas sur lui, mais sur les à-côtés de l’affaire.

Donc, quand il eut été identifié puis localisé, on fit appel au « Groupe d’Intervention de la Police Nationale » (GIPN ou RAID).

Le forcené fut d’abord assiégé puis abattu.

De bonnes âmes vinrent alors dire qu’il eût été bien plus habile de le prendre vivant pour lui extorquer les renseignements en sa possession. 2)

Sur cette question, je ne me prononcerai pas, n’étant pas informé des tenants et aboutissants de l’affaire.

C’est sur le porte-parole des critiques que je souhaite braquer le projecteur.

D’abord, il faut que je vous rappelle (ou que je vous apprenne) que les militaires n’ont pas le droit de se syndiquer, ni donc de prendre des positions publiques.

Les gendarmes sont des militaires, et la règle de la « grande muette » s’applique donc à eux. 3)

Ils le vivent mal, d’autant plus qu’ils sont désormais placés sous le commandement du Ministre de l’Intérieur.

Que font-ils donc lorsqu’ils veulent exprimer un mécontentement quelconque ? Ils envoient au casse-pipe (ce qui n’est pas très glorieux) soit leurs épouses, soit leurs retraités.

Dans le cas de Toulouse, ils ont choisi la deuxième solution.

J’essaie de faire simple :

Quand on comprit la nécessité (???) de créer une unité d’élite pour intervenir dans les cas exceptionnels (détournements d’avion, prises d’otages, forcenés divers), on créa le GIGN, émanation de la Gendarmerie Nationale.

Cette organisation réussit alors un certain nombre de très belles affaires, que je ne détaillerai pas ici.

Le malheur voulut qu’on mette à sa tête deux individus fragiles, qui se transformèrent rapidement en « supermen », j’ai nommé le commandant Prouteau, puis le capitaine Barril. 4)

Le malheur voulut aussi qu’on créât, avec l’aval de Mitterrand, une « cellule de l’Élysée », placée sous l’autorité de Prouteau et commandée par Barril.

Il s’agissait de démontrer que les services officiels (police et gendarmerie) n’étaient pas à la hauteur et qu’on pouvait faire beaucoup mieux.

La « cellule » de l’Élysée se mit à l’œuvre et l’on ne tarda pas à voir les résultats.

Le premier fut ce qu’on appela l’affaire « des Irlandais de Vincennes ». 5)

Ici aussi, j’abrège ; on finit par constater (les investigateurs furent Edwy Plénel et son collègue du Monde, Georges Marion, dont on peut d’ailleurs se demander pourquoi ce tandem éclata peu après) que les limiers de la « cellule » avaient caché des pièces à conviction dans les bagages de braves Irlandais, censés vouloir révolutionner leur pays.

L’affaire, extrêmement grave, aurait dû se terminer par une traduction en justice des principaux protagonistes et par une sévère condamnation. 6)

Mais ça ne se passait pas comme ça, en ce temps-là, et, protégés par « tonton », les Prouteau, Barril et compagnie s’en tirèrent indemnes (ah, si de tels scandales s’étaient produits sous Sarkozy….) ;) 7)

Mieux, Prouteau fut peu après nommé préfet.

À ce dernier titre, il chapeauta l’affaire des écoutes de l’Élysée, autre énorme scandale qui entraîna avec lui le secrétaire général de l’Élysée, le préfet Ménage… et s’enlisèrent en justice comme bien d’autres affaires.

Prouteau, rappelons-le, fut la « nounou » de Mazarine Pingeaud et de sa mère.

Ça fait quand même beaucoup et l’on peut s’étonner que ce triste sire ait le culot de réapparaître alors qu’il devrait se contenter de cuver sa honte, car c’est lui qui s’est exprimé sur l’affaire de Toulouse … 8)

Au fait, qui l’a choisi comme porte-parole ?

Je n’ai aucune preuve, mais je pense que c’est le GIGN lui-même.

Pourquoi ? Parce que ce GIGN, près avoir connu son heure de gloire, se trouve réduit depuis plusieurs années à une quasi-inactivité (il entraînerait aujourd’hui le patronat à résister aux grèves dures, séquestrations et autres violences).

En effet, quand Pierre Joxe fut nommé ministre de l’Intérieur (qui n’avait pas alors autorité sur la gendarmerie), il fut exaspéré de voir que la gendarmerie tirait tout le renom et le bénéfice des affaires sensationnelles.

Il créa donc le giPn, ou raid, qui œuvra désormais en concurrence avec le giGn, et fut beaucoup plus souvent appelé à l’aide, tout simplement parce que les grosses affaires se passent quasi toujours dans les villes où la police a conservé compétence, tandis que la gendarmerie est restée dans les campagnes.

Entendons-nous bien ; dans cette affaire, je ne suis mandaté par personne. 9)

Mon « propos » n'a que deux buts :

1°demander à des gens comme Prouteau d’avoir la décence de se taire.

2° Sans porter le moindre jugement de valeur sur le GIGN ou le RAID, sans avoir le mauvais goût de me prononcer sur l’affaire de Toulouse, suggérer que, en période d’économie, on ne laisse pas exister en concurrence deux services à vocation identique, d’autant qu’ils sont extrêmement coûteux (équipements, primes diverses, etc. …)

Voilà une niche fiscale (??) à laquelle le prochain Président pourra s’occuper facilement. 10)

Avouez que nous voici loin de notre microcosme.

J’espère vous avoir intéressés.

Salut à tous

François Le Cornec

– – – –

commentaires de Maurice (avec l'approbation de François)

1) iladebeaux restes l'ancientrotskiste !Commequoicetteidéologieaétémieuxquebeaucouplelaissaientpenser.

2) c'est tellementfacilededonnerdesconseils...après !

3) ce n'est pas la gendarmerie qui est intervenue.

4) cela leur a permis d'avoir un beau carnet d'adresses

5) ah, les irlandais de Vincennes, en voilà une belle magouille de 1er !

6) holà compagnon, pas touche aux copains de tonton ! Ce sont tous de braves gens « intègres » !

7) il y en a qui cherche dans les moindres recoins pour trouver quoi que ce soit, parfois il y a bien une petite veille bourrée de tunes qui en a fait les frais, mais rien de comparable !

8) honte ? Tu plaisantes ? Ce genre de personnage ne doit même pas savoir ce que ce mot veut dire peut-être même que ce mot existe !

9) hum... sûr ?! Pas de veille connaissance qui traîne par là ? (Ptdr !!)

10) tu plaisantes ? Le prochain président va se faire un plaisir de caser des copains/coquins dans tous les coins possibles, pourquoi se priverait-il de ceux-là ? Il va y en avoir à qui il va falloir renvoyer l'ascenseur ! Il va entendre des : et moi, et moi, et moi, en tendant leurs gobelets !


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