Je suis allée voir ce film in extremis, à la toute dernière séance du mois de novembre. En fait, les critiques cinéma semblaient l'encenser alors que des amis disaient l'avoir trouvé ennuyeux. Il fallait que je voie ce qu'il en était réellement.
Et aussi étrange que cela (me) paraisse, je l'ai trouvé passionnant. Passionnant, parce que prise dans le long-métrage du début à la fin, sans décrocher une seule fois.
J'ai aimé sa monotonie apparente: c'est vrai, rien dans ce film ne répond aux critères usuels du cinéma américain. Les longs discours à n'en plus finir se transformaient en de délicieuses répliques pleines de piquant.
La musique mélancolique redondante conférait à la narration une atmosphère "critique", derrière l'histoire en fin de compte apparaissent en filigrane certains questionnements sur cette ascension aussi soudaine que fulgurante.
L'histoire de ce procès ainsi que la forme de la narration du film - avec les interruptions, les ruptures dans le récit, les bonds dans le temps, le visuel plutôt sobre et "vieillot" - ont retenu mon attention.
On se complait à entrer dans "l'intimité" du jeune Zuckerberg, dans les coulisses de son succès et de sa vie privée. Avec l'émergence des réseaux sociaux et de Facebook en particulier, la frontière entre l'"information" et le voyeurisme n'a jamais été aussi brouillée.
Le spectateur, si proche et si loin à la fois, contemple le récit de sa chute, indolore pourtant brutale: la solitude qui remplit Zuckerberg nous renvoie parfois à notre réalité...s'imaginait-on que le créateur d'un réseau social connectant des millions de gens puisse être si esseulé?