“VENDEZ LA TOUR EIFFEL, VENDEZ L’ARC DE TRIOMPHE, MAIS NE VENDEZ PAS BENBAREK!”
Ce cri du coeur – même si son authenticité n’est pas avérée – aurait été lancé par un éditorialiste marseillais quand il a appris le tranfert de Larbi Benbarek du Stade Français, le club parisien vers l’Atletico le club madrilène!
“SI JE SUIS LE ROI DU FOOTBALL, LARBI BENBAREK EN EST LE DIEU!”
Cette reconnaissance du génie footballistique de celui qu’on surnommait “La perle noire” par le “roi Pele” traduit parfaitement la place de Larbi Benbarek dans la hiérarchie des grands du ballon rond!
Larbi BEN BAREK, ce nom magique, survit dans la mémoire collective de tous les marocains, et plus encore dans celle des amoureux du football.
Je ne vais pas rappeler la carrière de ce joueur exceptionnel, ni l’impact immense qu’il a eu sur les clubs étragers au sein desquels il a évoulé, ni l’indélibile souvenir qu’il a laissé parmi les suporters. Pour cela, je vous invite à lire l’article que lui a consacré le journaliste sportif Faouzi Mhajoub
http://www.om4ever.com/ListeJoueurs/TopBenBarek.htm
Que dire de plus que ce qui a été rapporté dans cet article?
La carrière de Larbi : ses clubs, en commençant par une équipe de quartier le “Football Club du Ouatane“, puis une formation de deuxième division “L’Ideal“, ensuite l’U.S.M. en 1936.
Rappelons au passage que l’U.S.M. était le “club des français” : mais Larbi devait gagner sa vie et on lui proposait un travail de réparateur de pompes à essence pour 20 francs par jour.
Ben Barek tente alors l’aventure professionnelle à l’Olympique de Marseille en 1938.
Après la guerre, “la Perle Noire” comme le désigne désormais la presse revient en métropole pour jouer à Paris avec le Stade Français: le transfert aura couté la somme record d’un million de francs de l’époque.
En 1948, il signe pour l’Atletico de Madrid qui remportera grâce à lui son premier titre de champion d’Espagne depuis la création du club. Le joueur marocain laissera dans le souvenir des “aficionados colchoneros” un souvenir indélébile, ainsi que nous le prouve cet article de Jesús Doggy “El Atleti: orgullo y tormento”, publié dans le numéro 40 de la revue “Mondo Brutto”, dont nous pouvons en lire un long extrait sur le blog de l’auteur.
Retenons-en juste cet hommage : “Porque si de jugar al fútbol y meter golazos se trataba, el jugón, el monstruo, el crack era Ben Barek.” (Car s’il s’agissait de jouer au footabll et de marquer des buts, l’immense joueur, le monstre, le crack, c’était Benbarek).
En 1954, il repart pour la France et pour une nouvelle aventure avec l’Olympique de Marseille, qui s’achèvera à la suite de divers accidents musculaires.
Benbarek rentre au pays, après un détour par Sidi Bel-Abbes, en Algérie. Il mettra son expérience au service de certains clubs, dont le F.U.S. de Rabat, et de l’équipe nationale.
La F.R.M.F. aura vite fait de se séparer de ce joueur d’exception et il finira sa vie dans l’oubli le plus complet.
Un billet sur Larbi Benbarek ne peut pas négliger un pan de la carrière de ce joueur : Larbi BENBAREK a été aussi porté le maillot frappé du coq tricolore.
Marocain alors que son pays était sous protectorat français, musulman pratiquant et noir de peau, la sélection de Benbarek en équipe nationale française n’était pas chose facile : ni pour l’intéressé ni pour les autorités françaises.
Sans la pression du public et des journaux, peut-être n’aurait-il jamais été appelé chez les Bleus, ni surtout maintenu parmi l’élite du football tricolore.
Il faut rappeler que Larbi Ben Barek est le joueur qui a connu la plus longue carrière en équipe de France, mais qu’en seize ans, de 1938 à 1954, ce génie n’a disputé que dix-sept matchs internationaux. Le joueur surdoué, qui en équipe de club marquait des buts et en faisait marquer à ses coéquipiers, était systématiquement écarté par le sélectionneur de l’époque Grabrial Hannot, au motif fallacieux que “il n’avait pas le sens de jeu en équipe”!
Entretemps, Larbi BenBarek faisait les beaux jours de l’équipe de l’Afrique du Nord.
Dans ces temps de disette footballistique nationale, il fait bon de souvenir de nos anciens! J’espère avoir l’occasion de parler d’autres grands noms qui ont fait brillé l’étoile du Maroc à l’étranger, certes des noms moins prestigieux mais qui ont eu leur heure de gloire.
P.S. : il existe un film sur la vie, la carrière et la légeande Larbi Benbarek : “Larbi, ou le destin d’un grand footballeur“ réalisé par Diss Mrini et sorti dans les salles en 2011. Je n’ai pas vu le film, je ne peux en parler.