Une absence générale de données d'efficacité sur la plupart des traitements OTC pour soigner les piqûres d'insectes, c'est ce que concluent ces experts en pharmacologie du Drug and Therapeutics Bulletin, une revue pour médecins, pharmaciens et autres professionnels de santé, après examen des données disponibles sur les traitements disponibles pour les piqûres d'insectes dont les analgésiques simples, les antihistaminiques et les crèmes stéroïdes. Souvent, une compresse froide peut suffire…
Une piqûre d'insecte peut entraîner des complications, comme une infection ou un eczéma, qui peuvent nécessiter un traitement et, dans un petit nombre de cas, une piqûre d'insecte peut aussi entraîner un choc anaphylactique qui nécessite une intervention médicale immédiate.
Les auteurs ont effectué une revue générale des études de prise en charge des piqûres simples par des insectes couramment rencontrés dans nos pays, comme les moucherons, moustiques, mouches piqueuses, puces et punaises. L'analyse souligne que si les piqûres d'insectes sont courantes, leur incidence réelle reste inconnue. La salive de l'insecte, une fois injectée, contient un certain nombre de substances qui peuvent entraîner toute une variété de réponses, de légères réactions locales à des réactions allergiques (telles que le choc anaphylactique) et des infections.
Les auteurs aboutissent à un manque de preuves général sur de nombreux traitements disponibles :
· Sur les antihistaminiques oraux (comprimés et gélules) : Largement recommandés par les experts pour traiter les démangeaisons associées aux piqûres d'insectes, la plupart des études sont peu en faveur de leur utilisation y compris pour les crèmes antihistaminiques topiques.
· Les corticostéroïdes (crèmes et comprimés) : Alors que les crèmes corticoïdes sont fréquemment prescrites par les médecins, les chercheurs indiquent qu'aucune étude ne soutient leur utilisation pour les piqûres d'insectes. Les auteurs suggèrent même de les utiliser « avec parcimonie » et sur une courte durée pour réduire le risque d'effets indésirables. L'hydrocortisone souvent recommandé pour réduire l'inflammation et les démangeaisons ne devrait pas être utilisée sur le visage ou sur une peau éraflée. L'efficacité et l'innocuité des comprimés de corticostéroïdes ne bénéficient d'aucune preuve publiée à l'appui de leur utilisation et, en revanche sont responsables d'effets indésirables.
· Les analgésiques et les anesthésiques locaux : Alors que les analgésiques simples comme le paracétamol et l'ibuprofène sont recommandés par des experts pour les piqûres d'insectes douloureuses, les chercheurs remarquent également l'absence de preuve publiée d'efficacité pouvant soutenir cette utilisation. Des anesthésiques topiques tels que la lidocaïne sont inclus dans certains produits OTC pour les piqûres d'insectes, cependant les études ne leur accordent qu'une efficacité très marginale.
· Les autres remèdes ne bénéficient d'aucune preuve d'efficacité dans la littérature.
Les chercheurs soulignent pourtant l'importance de savoir traiter les piqûres d'insectes avec complications, telles que les infections. Ainsi, ils rappellent la nécessité d'un examen par un allergologue en cas de symptômes généraux d'allergie, d'un traitement par antibiotiques en cas d'infection bactérienne, de l'administration d'adrénaline dès que possible après admission à l'hôpital en cas de réactions graves d'anaphylaxie.
Donc peu de preuves directes de l'efficacité des traitements existants pour les piqûres d'insectes simples. Dans de nombreux cas, rappellent les auteurs, aucun traitement n'est nécessaire et, pour de légères réactions locales, une compresse froide peut suffire.
Source: Drug and Therapeutics Bulletin, 2012;50:45-48 doi:10.1136/dtb.2012.04.0099 Management of simple insect bites: where's the evidence? (Visuel NHS)