genre: science fiction
année: 2001
durée: 2h25
l'histoire: Dans un XXIème siècle où la fonte des glaces a submergé la majorité des terres habitables, les robots sont devenus une composante essentielle de la vie quotidienne et assurent la plupart des tâches domestiques. Le Professeur Hobby veut aller encore plus loin en créant le premier androïde sensible. David, un robot de 11 ans, fait son entrée chez Henry et Monica Swinton, un couple dont le jeune fils a été cryogénisé en attendant la découverte d'un remède pour guérir sa maladie.
la critique d'Alice In Oliver:
Avec A.I. Intelligence Artificielle, Steven Spielberg réalise un film posthume, en hommage à son plus grand maître, Stanley Kubrick.
Ce n'est un secret pour personne. Après Eyes Wide Shut, Stanley Kubrick avait pour projet d'adapter une nouvelle de Brian Aldiss, Les Supertoys Dansent Tout L'Eté. Hélas, Kubrick décédera avant de pouvoir mettre en chantier ce nouveau projet.
Qu'à cela ne tienne, Steven Spielberg a bien l'intention de lui rendre hommage. Au niveau des acteurs, le film réunit Haley Joel Osment, Jude Law, Frances O'Connor, Sam Robbards, William Hurt et Jake Thomas.
Robin Williams, Ben Kingsley et Meryl Streep viennent prêter leur voix pour doubler certaines machines et/ou certains mechas.
Pour le reste, A.I. Intelligence Artificielle s'apparente à un conte de science fiction philosophique. Ici, c'est le syndrome de Pinocchio qui semble dicter la quête d'un jeune robot ultra perfectionné, David (Haley Joel Osment), 11 ans, à la recherche de la Fée Bleue. Son but ? Le même que celui de la marionnette créée par Gepetto: devenir un vrai petit enfant, appartenir au monde réel et conquérir l'amour de sa mère.
A partir de là, le périple de David ressemble à un voyage initiatique, à la recherche de l'âme humaine. Certes, dit comme cela, A.I. Intelligence Artificielle paraît un peu gnan-gnan. Pourtant, le monde dans lequel vit David n'a rien de féérique.
Désormais, notre société moderne vit dans le chaos et la violence. David sera sans cesse confronté à la barbarie et à la cruauté humaine.
En un sens, A.I. Intelligence Artificielle pourrait s'apparenter à une relecture moderne et high tech du conte de Pinocchio, en beaucoup plus violent.
Le film se divise en plusieurs parties très distinctes. Dans la première, David vit au sein d'une famille aisée.
Le petit androïde a bien du mal à se faire accepter par la mère. Certes, physiquement, David ressemble à s'y méprendre à un vrai petit garçon, d'autant plus qu'il est capable de ressentir de véritables émotions.
Pourtant, David doit sans cesse affronter l'hostilité du regard des autres, qui le considèrent comme un robot, une sorte de jouet naïf au visage humain. C'est d'ailleurs ce dernier point qui provoquera l'éviction pure et simple de David de sa famille. C'est la seconde partie du film.
Abandonné par sa mère, David doit se cacher dans la forêt et rencontre un autre mecha (Jude Law), programmé pour séduire la gente féminine.
Hélas, les robots sont désormais pourchassés dans la nature sauvage et destinés à servir d'appâts dans des jeux cruels et barbares.
Par chance, David échappera à la mort. Désormais, le jeune robot a une seule idée en tête: retrouver la Fée Bleue et devenir un vrai petit garçon.
C'est la troisième partie du film. Steven Spielberg multiplie les symboles et les clins d'oeil à son maître.
Plus que jamais, David s'apparente à un digne successeur de Hal, le robot ultra perfectionné de 2001, L'Odyssée de L'Espace.
Lui aussi apparaît comme une machine unique mais découvrira ses véritables origines. Sa quête le conduira au fond de l'océan.
Les années, les décennies et les siècles passent. La quête de David traverse l'espace et le temps. Toute forme de vie terrestre a disparu de la surface de la Terre, désormais recouverte par les glaces.
Pourtant, des visiteurs venus d'ailleurs vont accomplir un petit miracle. C'est la quatrième et dernière partie du film.
Steven Spielberg signe un conte de science fiction toujours passionnant, complexe, émouvant mais terriblement violent (tant sur la forme que sur le fond).
Difficile de savoir ce que le film aurait pu donner avec Kubrick derrière la caméra. Toujours est-il que l'élève rend un vibrant hommage à son maître et réalise un long métrage ambitieux. A ranger dans le top 5 de la filmo de Spielby.
Note: 18/20